Intervention de Jean-Luc Laurent

Réunion du 17 mars 2015 à 17h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Laurent :

Je remercie le président Brottes d'avoir pris l'initiative de cette table ronde ; j'avais moi-même jugé de tels échanges nécessaires au vu de ce qui s'est passé depuis un an. L'an dernier, en effet, l'ouverture d'offres concurrentielles, à l'initiative du Gouvernement, avait permis d'aboutir à ce qui nous a été présenté comme un accord équilibré, notamment avec la création de coentreprises sur lesquelles nous garderions la main.

Si les interventions que nous venons d'entendre me laissent également perplexe, j'avais fait part de mes doutes dès la semaine dernière, lors des auditions du président d'Alstom, des responsables de General Electric et du ministre en charge du dossier, Emmanuel Macron. De toute évidence, la direction d'Alstom a voulu mettre les acteurs devant le fait accompli : l'ensemble des intervenants viennent de le confirmer, apportant ainsi un démenti aux propos tenus ici même, la semaine dernière, par le président Kron, qui avait excipé de l'aval du Comité central d'entreprise (CCE), mais aussi des managers et des actionnaires. La réaction de l'État, il y a un an, était nécessaire pour faire valoir un intérêt supérieur aux intérêts financiers, l'intérêt national, s'agissant en l'espèce des transports et du nucléaire, dont la France a besoin pour construire son avenir. Cet avenir passe par la reconquête de l'emploi, la croissance économique et le redressement industriel.

J'ai fait part de mon sentiment d'avoir été floué après avoir lu, dans la presse, des analyses sur une solution à laquelle je reconnais avoir donné mon assentiment.

La vigilance et la clarté me semblent donc s'imposer. Cela conforte d'ailleurs la demande que j'ai faite au ministre, la semaine dernière, de rendre publics l'accord tripartite, mais aussi tout accord conclu entre Alstom et GE susceptible d'intéresser la représentation nationale.

Cela dit, nous pouvons nourrir des craintes pour l'avenir ; la semaine dernière, le ministre a d'ailleurs suggéré que la mise en oeuvre des accords restait suspendue aux conclusions de l'enquête ouverte par la Commission européenne. Qu'en est-il sur ce point ? Au-delà d'une éventuelle intervention de l'État, quelle est votre vision sur l'avenir de ce secteur industriel crucial ? Que faudrait-il revoir dans les perspectives qui ont été tracées ?

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