Il ne faut pas oublier que la France et l'Europe ont souffert durant deux ans et demi d'une récession majeure qui est due, une fois de plus, à l'incapacité des pays européens de mener une réflexion macro-économique à l'échelle pertinente, qui est celle de la zone euro. Nous sortons de cette récession, et il faut s'en réjouir. À cet égard, le plan Juncker est nécessaire, mais il doit être mis en oeuvre rapidement. Il pourrait, du reste, être plus élevé. En effet, en 2013, au plus fort de la récession, l'Europe avait plus de 230 milliards d'euros d'excédents extérieurs dus, non pas à son manque de compétitivité, mais à l'effondrement de la demande. Cela donne une idée de ce qu'il faudrait faire en matière d'investissements pour sortir rapidement de la récession.
Par ailleurs, je suis choqué par l'attitude de l'Allemagne vis-à-vis de la Grèce. N'oublions pas en effet que la construction européenne est née de la volonté de ne pas reproduire les erreurs du traité de Versailles. C'est ainsi qu'en 1953, on a réduit la dette de l'Allemagne de 60 %, et on a bien fait : cela lui a permis de devenir ce qu'elle est aujourd'hui. Il serait bon que l'on s'en souvienne, et il me semble que la France a un rôle à jouer dans la préservation de cet équilibre.