Intervention de François Chérèque

Réunion du 18 mars 2015 à 16h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

François Chérèque, président de l'Agence du service civique :

Les missions de service civique sont d'une durée de six à douze mois, avec une moyenne de sept à huit mois.

Je rappelle que les missions auxquelles nous donnons un agrément ne peuvent se substituer à l'emploi et doivent être complémentaires de celles des professionnels – ce qui ne doit pas pour autant empêcher de donner aux jeunes l'envie d'embrasser ces professions. Dans les maisons de retraite, par exemple, les actions se font en accord avec les professionnels – la frontière avec leur activité n'étant d'ailleurs pas toujours évidente à cerner. Dans les hôpitaux, le jeune bénéficie d'un tuteur, généralement un professionnel, et doit réfléchir avec lui à son parcours après le service civique. Dans les deux hôpitaux de Créteil, par exemple, les jeunes des quartiers découvrent le monde de l'hôpital et du travail et certains restent ensuite pour suivre une formation d'aide-soignant, ce qui est profitable à tous. Il n'y a donc aucune substitution à l'emploi. D'ailleurs, il m'arrive parfois de refuser des agréments quand les tâches proposées sont trop proches de celles d'un emploi salarié.

Je partage l'approche d'Unis-Cité, selon laquelle les jeunes doivent faire leur service civique dans un autre quartier que le leur, même si cela est plus difficile dans les zones rurales et soulève un problème d'accompagnement. Je rappelle que les associations disposent de 100 euros par mois et par jeune. Reste que quand le service est organisé par les collectivités territoriales, celles-ci prennent en compte cet aspect. Le département de Meurthe-et-Moselle a par exemple bien compris que faire sortir les jeunes des quartiers est un élément d'action sociale susceptible d'éviter de mener ensuite des actions de prévention ou de verser un revenu de solidarité active (RSA).

Enfin, le coût pour avoir 150 000 jeunes en service civique serait de 600 millions d'euros. Aujourd'hui, nous disposons d'un budget de 173 millions d'euros pour 45 000 jeunes, avec une rallonge d'un peu plus de 60 millions, qui nous permettra d'en avoir 70 000 cette année.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion