Intervention de François Brottes

Réunion du 18 mars 2015 à 9h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Brottes, président :

Chers collègues, j'ai le plaisir d'accueillir pour la cinquième fois dans cette commission M. Philippe Wahl, président-directeur général du groupe La Poste, ancien président du directoire de la Banque postale. Il est désormais le principal maître d'oeuvre de la transition postale. Avec 266 618 employés, La Poste demeure le deuxième employeur de France après l'État, même si le groupe comptait près de 300 000 collaborateurs il y a quelques années. Pour La Poste, une entreprise dont la richesse repose essentiellement sur la main d'oeuvre, la mutation numérique constitue un enjeu spécifique. Alors que l'on nous annonce que des drones achemineront bientôt les colis, le volume d'objets transportés par La Poste a déjà chuté de 16 % entre 2008 et 2012, ce qui représente un passage de 17,8 milliards à 14,9 milliards d'objets transportés. Il faut avoir ces éléments à l'esprit lorsque l'on reproche à La Poste de devoir « serrer les boulons ». Certes, il existe des relais de croissance – je pense notamment à l'activité de la Banque postale – mais le défi est grand, non pas en raison d'un manque de talents dans votre entreprise, mais en raison de l'apparition de technologies de transport de substitution. D'ailleurs, bien que le secteur postal soit ouvert à la concurrence depuis un certain nombre d'années, je note que les concurrents ne se bousculent pas au portillon, probablement car il n'y a pas de parts de marché à saisir. Dans le même temps, on ne cesse d'évoquer le sort de La Poste, ici comme sur les territoires. Le Premier ministre a annoncé que La Poste accueillera des maisons de services au public, nous avons abordé le rôle de La Poste dans le cadre de la réforme du permis de conduire mise en oeuvre par le projet de loi pour la croissance et l'activité, et dans le cadre de la transition énergétique, nous sommes nombreux à penser que les acteurs de proximité comme les postiers ont un rôle à jouer. De votre côté, vous essayez également d'identifier de nouveaux relais de croissance. Par ailleurs, La Poste est certainement l'une des entreprises les plus liées par des contrats – contrat d'entreprise, contrat de présence territoriale, accords Schwartz sur la presse. Or ces contrats poursuivent parfois des logiques différentes et fixent des obligations peut-être incompatibles, ce qui n'est pas générateur de compétitivité, si vous me permettez d'employer ce mot au sujet d'une entreprise publique. Bref, vous êtes parfois tenu à l'impossible. Monsieur le président-directeur général, donnez-nous des nouvelles de La Poste, des postiers, et des perspectives s'agissant d'une entreprise qui est probablement l'une des plus aimées dans notre pays.

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