Intervention de Michèle Bonneton

Réunion du 18 mars 2015 à 9h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichèle Bonneton :

Merci monsieur le Président et merci à M. le président Philippe Wahl et ses adjoints d'être parmi nous. La Poste est une très grande entreprise, cela a été dit. Les français et leurs représentants élus y sont très attachés. En retour, La Poste bénéficie d'un capital de confiance certain auprès des français.

Les missions de service public confiées à La Poste sont fixées dans un contrat d'entreprise signé en juillet 2013, qui s'appelait auparavant contrat de service public. Ce changement de nom est éloquent. L'entreprise La Poste se doit d'être en bonne santé économique. Or, le volume du courrier est en baisse depuis plusieurs années. En revanche, le volume de petits courriers a augmenté. Est-ce que cela peut compenser la diminution du courrier ? Face à cette situation difficile, vous avez présenté un plan stratégique, « La Poste 2020 : conquérir l'avenir ». J'en reviens aux missions de service public qui font l'objet du contrat. Chaque mission correspond à un contrat qui a une échéance spécifique, ce qui nuit à la lisibilité de l'ensemble. Ne serait-il pas utile d'harmoniser à terme les différentes échéances de ces contrats ?

Par ailleurs, vous avez engagé une mutation des métiers et des efforts ont été faits pour améliorer les conditions de travail. Cependant, les syndicats estiment que le compte n'y est toujours pas. Le pacte social accompagnant le plan stratégique n'a pas été approuvé dans son ensemble pour tous les syndicats. Certains d'entre eux considèrent que ce pacte social est une RGPP déguisée et sont mécontents en raison du blocage des évolutions des grilles et des rémunérations des fonctionnaires. S'agissant toujours des conditions de travail, les facteurs sont très inquiets au sujet des changements de rythme de travail annoncés. Cette évolution ne semble pas aller dans le sens d'une amélioration de leurs conditions de vie. Ils seraient notamment pénalisés par le remplacement d'une pause de vingt minutes rémunérée par une pause non rémunérée de quarante-cinq minutes. Quant aux usagers, on ne voit pas vraiment l'intérêt pour eux. Si cela permet un gain d'argent pour La Poste, les facteurs comme les usagers ne semblent pas y trouver beaucoup de bénéfices. Quelles réponses avez-vous à ces interrogations ?

Le métier de facteur est en mutation avec la généralisation de l'utilisation du smartphone. Pouvez-vous nous dire ce qu'il sera fait précisément de l'utilisation du smartphone ? La Poste a aussi lancé beaucoup d'autres expérimentations comme la collecte de papier, le portage de produits culturels, de courses ou les visites aux personnes âgées. Ces nouvelles missions restent assez marginales à ce jour, pensez-vous en généraliser certaines et avec quel financement ?

Nous sommes particulièrement attachés à ce que le coeur de métier de La Poste reste le « service humain » et nous souhaitons vraiment que cet aspect reste très présent, par exemple avec le passage d'un facteur six jours sur sept au domicile, ce qui n'est pas toujours le cas.

Quant à la présence territoriale de La Poste, les 17 000 points de contact constituent un formidable atout pour les territoires. La Poste tire d'ailleurs sa richesse de son image de proximité. Cependant, il n'existe déjà plus que 9 800 bureaux de poste de plein exercice, le solde étant constitué d'agences postales ou de relais-poste, dont la pérennité n'est pas assurée à moyen terme. Il semble bien que, sur le terrain, on assiste à une nouvelle tentative de transformation massive des bureaux de poste, ce qui nous inquiète beaucoup. La Poste va-t-elle encore fermer des bureaux de poste de plein exercice en 2015 ?

Qu'en est-il de la création des maisons de service public sur laquelle l'État s'engage à un financement partiel ? Ces maisons s'installeront-elles dans des bureaux de poste de plein exercice ou dans des agences postales communales ?

Pour terminer, je rappellerai que La Poste a bénéficié à hauteur de 300 millions d'euros du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), ce qui est tout à fait légitime, sans toutefois que cela s'accompagne de créations d'emplois en France.

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