Intervention de Edward Arkwright

Réunion du 18 mars 2015 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Edward Arkwright, directeur général adjoint aux finances et à la stratégie d'Aéroports de Paris :

Nous sommes fiers et enthousiastes de participer à un projet tel que celui-ci, où l'attractivité tient une place centrale. Dans nos aéroports, pour faire face à la concurrence mondiale, nous devons renforcer notre attractivité.

Aujourd'hui, Paris est la quatrième destination au monde en termes de trafic de passagers, et la deuxième en termes de trafic international. Cette position est fragile car elle est concurrencée tous les jours par d'autres pays européens, par les pays du Golfe et par des pays d'autres continents, notamment du continent asiatique. Un projet comme celui de l'Expo 2025 renforcera l'attractivité de notre capitale, de notre métropole et de toutes les métropoles qui y seront associées.

Du point de vue des infrastructures aéroportuaires, tout est là ou en passe de l'être pour recevoir en 2025 les visiteurs de l'Exposition universelle – ou d'autres événements. Toutes les actions que nous avons lancées, qu'elles concernent l'aéroport ou ses accès, visaient à faire en sorte que Paris Charles de Gaulle puisse accueillir 92 millions de passagers, contre 63 aujourd'hui. Je rappelle qu'un million de passagers, c'est 4 000 emplois. Ainsi, quand on passe de 63 à 92 millions de passagers, on crée 29 fois 4 000 emplois, soit près de 120 000. Cet enjeu d'attractivité se traduit en emplois – emplois durables et de toutes qualifications.

La France a un actif impossible à reproduire dans une autre capitale européenne : des pistes qui permettent d'accueillir jusqu'à 140 ou 150 millions de passagers – toutes choses égales en termes de nuisances. (Murmures) Nous n'avons donc pas de problèmes de pistes. Mais nous avons des problèmes de terminaux. Ces terminaux doivent être de bonne qualité, car il n'est pas question d'accueillir les passagers dans des tentes sur pilotis. Les aéroports parisiens gagnent d'ailleurs tous les jours des places dans les classements de satisfaction de passagers.

Nous construisons les terminaux dont nous avons besoin. D'ici à 2020, on aura procédé à la fusion d'une partie des satellites de Roissy Charles de Gaulle, pour que tout le trafic venant d'Asie soit enfin correctement accueilli. En 2019, la jonction des terminaux Est et Sud et la construction de la nouvelle jetée Est d'Orly feront passer l'aéroport de la catégorie D à la catégorie C la norme pour un aéroport international soumis à la concurrence. Enfin, nous avons le projet de construire un terminal 4 à Roissy Charles de Gaulle. Ce sera une infrastructure majeure qui nous permettra de faire face, en 2025, à la croissance du trafic passagers que je viens d'évoquer.

Il faut aussi que les gens que nous accueillons nous comprennent. Voilà pourquoi, depuis trois mois, à l'initiative de M. de Romanet, une signalétique complète en chinois a été mise en place à Roissy Charles de Gaulle. C'est le premier aéroport en Europe à avoir fait un tel effort en direction des passagers chinois, ceux sur lesquels la concurrence est la plus vive.

Déjà, depuis un an, à l'initiative de M. Laurent Fabius, avec la SNCF et la RATP, nous avons unifié tous nos pictogrammes, de sorte que les passagers retrouvent les mêmes partout, dans un aéroport, une gare ou une station de métro. Cela méritait d'être fait.

Nous avons un certain nombre de projets. Nous souhaitons, par exemple, que le passager qui arrive à Roissy comprenne qu'il se trouve à la première frontière de France, et que celui qui arrive à Orly comprenne qu'il est déjà dans la capitale, dans la région Île-de-France. Il faut que cela se voie.

Après les infrastructures et l'accueil, j'en viens aux accès, dont plusieurs d'entre vous ont déjà parlé. Nous travaillons sur l'ensemble des accès à la capitale et au reste de la région Île-de-France. Il a été concrètement établi, depuis 2012, que les projets d'amélioration des modes de transports menés en Île-de-France ne doivent pas se faire concurrence.

Les chantiers sont nombreux : nettoyage des abords de l'autoroute A1 ; forfait taxi ; bouclage de la Francilienne ; RER B plus ; projets développés par le STIF, la SNCF et la RATP pour aider, au moment de l'Exposition, les passagers du RER B parlant anglais et chinois ; les lignes 14, 15, 6 ou 17, et notamment les lignes 14 et 17 qui, dès 2024, desserviront en métro les aéroports ; le TGV, qui dessert actuellement 9 % du trafic de Charles de Gaulle – les passagers arrivent à peu près exclusivement du Sud, mais demain ils pourront également arriver du Nord avec le TGV Picardie, sans compter qu'il y aura peut-être un jour une connexion avec l'Eurostar ; enfin, le Charles de Gaulle Express (CDGE), réseau dédié au tourisme et aux affaires, avec des liaisons directes Paris-Gare de l'EstRoissy, sans arrêt, avec un train tous les quarts d'heures ou vingt minutes.

Donc, il nous faut des terminaux : on les aura. Il nous faut une capacité d'accueil : on l'aura. Il nous faut des modes de transports : les chantiers sont lancés. J'ajoute que les chantiers des aéroports parisiens représentent 10 % du marché du BTP d'Île-de-France, et que nous prévoyons d'investir, dans les cinq ans qui viennent, 60 % de plus que dans les cinq ans qui viennent de s'écouler – le tout sans augmentations tarifaires.

Je conclurai par les trois conditions qui sont nécessaires, selon moi, pour que ces projets aboutissent.

Premièrement, il faut porter une attention extrême à l'empreinte sur l'environnement, et donc aux nuisances. S'agissant des transports, il convient de favoriser le report modal. S'agissant du développement des aéroports, nous devrons montrer que le nombre d'avions en plus ne se traduit pas par du bruit en plus. C'est facile à dire ici, c'est moins facile à prouver lorsque l'on se trouve au domicile des riverains de l'aéroport.

Deuxièmement, l'ensemble des pouvoirs publics devra faire preuve de détermination et se mobiliser pour 2025. Cela commence aujourd'hui ! Cela a même déjà commencé pour le Gouvernement et pour votre Assemblée lorsqu'elle a habilité le Gouvernement à légiférer par ordonnances sur le CDG Express. Et cette mobilisation devra être permanente, car il y aura tous les jours des enquêtes publiques, des débats publics, des textes réglementaires, etc.

Troisièmement, on n'aboutira pas sans l'enthousiasme et la mobilisation des habitants de l'Île-de-France. Si nous voulons convaincre ceux qui nous entourent que tout cela se traduira en emplois, en activités et en attractivité, il faudra le leur dire. C'est un enjeu majeur.

J'espère que cette intervention, très concrète, vous a démontré que nous contribuerons autant qu'il est possible au succès de ce beau projet.

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