Intervention de Alexis Bachelay

Réunion du 18 mars 2015 à 9h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlexis Bachelay :

Nous sommes de fervents partisans de l'organisation de l'Exposition universelle en 2025, convaincus que ce sera un moteur formidable pour notre pays. Après le rôle joué par l'Assemblée nationale, à travers la mission d'information parlementaire présidée par M. Fromantin, nous nous réjouissons que le Premier ministre ait confirmé la volonté de la France de se porter candidate.

Le propos introductif de notre collègue nous a éclairés sur les différentes dimensions de ce grand projet. Il nous a présenté un schéma illustrant de façon explicite comment il se déclinera sur notre territoire. Pour ma part, je m'arrêterai sur le rôle que devra jouer le Grand Paris dans l'organisation de cette exposition.

On l'a dit, cela fait maintenant plus d'un siècle que notre pays n'a pas accueilli d'Exposition universelle. C'est donc une opportunité unique de renouer avec ce qui n'est plus, pour nos contemporains, qu'un vieux souvenir de carte postale. Il est temps, en effet, de ranimer cette flamme. Mais la prochaine Exposition universelle de Paris ne pourra se construire qu'en synergie avec sa banlieue, et donc avec le Grand Paris.

C'est déjà une réalité. Les travaux du Grand Paris Express, le futur métro qui reliera dans une boucle la grande agglomération et les territoires périphériques, ont démarré par la prolongation de la ligne 14. De nouvelles lignes seront construites. La première va de Pont de Sèvres à Noisy-Champs. Les enquêtes publiques et les concertations ayant été bouclées, les travaux devraient commencer. Je tiens à saluer au passage le travail remarquable de la Société du Grand Paris qui, pour l'instant, respecte le calendrier fixé. Nous devons tout faire pour que le rythme soit tenu, et les engagements remplis.

En 2016, une première étape sera franchie dans la gouvernance de cette métropole. Je suis convaincu que c'est à travers de grands événements internationaux que nous pourrons donner toute sa plénitude au territoire du Grand Paris qui, pour moi, va au-delà des frontières de la métropole.

Je profite de la présence de nos invités pour souligner combien la desserte, par des transports en commun de qualité, est une condition essentielle du succès d'une telle manifestation. Je rappelle qu'à Shanghai, l'Exposition universelle a permis le développement d'une ville nouvelle, totalement transformée avec la construction de 500 kilomètres de métro. Nous proposons plus modestement la construction de 200 kilomètres de nouvelles lignes. Pour autant, elle changera le visage de l'agglomération.

Mais la candidature à cette Exposition universelle nous oblige à nous interroger sur l'avenir de ces réseaux de transport. Depuis plusieurs années, l'état de la desserte n'est pas satisfaisant. Nos préoccupations concernent aussi bien le réseau existant, qui doit être profondément rénové – les projets sont en cours – que le réseau à venir, si nous voulons accueillir ces millions de visiteurs en 2025.

Je pense d'abord au CDG Express, qui vise à relier plus directement Roissy et le coeur de la capitale. Aujourd'hui, après des années de débat, il semble possible d'envisager la construction de cette ligne ferroviaire à l'horizon de 2023. Mais des incertitudes demeurent, car l'État a écarté tout financement public, (Murmures) en tout cas direct. Il faut donc rapidement lever ces incertitudes. Je pense que le partenariat entre la SNCF et ADP est de nature à faire aboutir le projet. Le fait que vous soyez là tous les deux ce matin est un signe encourageant. Quoi qu'il en soit, nous appuierons ce partenariat par tous les moyens possibles.

Je pense également au désenclavement d'Orly et du Bourget. En octobre dernier, le Premier ministre s'est exprimé sur la nécessaire accélération des travaux de prolongement de la ligne 14 vers le Sud, c'est-à-dire vers Orly, et vers le Nord, c'est-à-dire vers le Bourget et Roissy – grâce à la nouvelle ligne 17. L'objectif d'une réalisation en 2027 serait ramené à 2024. Pour nous, ce serait un avantage. Et je ne parle pas seulement du fait que cela rendrait plus attractif notre dossier de candidature et faciliterait l'organisation de l'Exposition universelle, mais de l'intérêt que cela représenterait pour des millions de Franciliens. La qualité des transports serait ainsi grandement améliorée, et les nuisances environnementales liées aux embouteillages et à la circulation automobile réduites d'autant par le report modal.

Pour conclure, ce XXIe siècle est l'occasion de nous fixer un nouveau défi : organiser une Exposition universelle et créer de nouvelles infrastructures pour l'accompagner. Je suis persuadé que c'est en s'appuyant sur toutes les forces de la région, de la future métropole, et donc sur celles du Grand Paris, que nous porterons ensemble ce projet d'envergure.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion