Mme Sophie Errante et M. Yves Nicolin ont parlé, entre autres, de la signalétique, du sourire et des langues.
J'observe que pour M. Augustin de Romanet, l'accueil est la priorité. Sa première décision a été de recruter du personnel d'accueil ; car l'accueil passe d'abord par l'humain. Si l'on veut un sourire, il faut quelqu'un derrière. Et si l'on est étranger, il est plus agréable d'entendre quelqu'un s'exprimer dans sa langue que d'avoir recours à un écran.
La langue donne accès à l'emploi. Le premier budget de formation est donc consacré à l'apprentissage des langues étrangères – plutôt le chinois, par exemple, que l'anglais qui, finalement, aujourd'hui, va de soi. D'ailleurs, vous ne trouverez plus, dans nos aéroports, des gens qui ne maîtrisent pas un minimum d'anglais.
Ensuite, nous avons emprunté à l'aéroport de Lyon une démarche extrêmement performante, qui s'appelle « Airport helper ». Je précise que l'ensemble de la communauté aéroportuaire se trouve concernée. En effet, nous sommes tous acteurs d'une même chaîne, qui est celle de l'accueil. De fait, pour le passager, que l'on soit policier, douanier, bagagiste, sous-traitant de compagnie ou salarié d'aéroport, cela ne fait pas de différence. Nous portons donc tous maintenant le petit badge « Airport helper », qui indique aux passagers que nous sommes à même de les renseigner.
Enfin, grâce aux travaux menés avec le Conseil régional d'Île-de-France et le Comité régional du tourisme, nous essayons de faire en sorte que les touristes puissent accéder facilement à Versailles … et ne pas devoir se contenter de l'admirer sur les panneaux que nous avons installés dans l'aéroport depuis maintenant un an.
Maintenant, je crois qu'il faut remercier l'État de s'être mobilisé pour nettoyer l'A1. La question est de savoir si cela durera après la COP 21. Et cela nous ramène aux incivilités évoquées par M. Stéphane Volant.
Je tiens à préciser que le CDG Express sera financé différemment de tous les autres projets. La concentration d'argent sur des modes de transport dédiés ne se traduira pas par un manque de financement des transports du quotidien en Île-de-France ou sur les territoires. Le modèle économique que nous portons avec SNCF Réseau et avec l'État garantit contre le risque d'éviction, dans la mesure où ce sont les entreprises publiques qui se mobilisent. Le caractère public de nos deux entreprises permet d'accepter des taux de rentabilité que n'auraient pas acceptés, notamment, les concessionnaires précédemment désignés.
Mais nous ne sommes pas là pour parler du CDG Express. Il n'y a pas de risque d'éviction, comme semble le craindre M. Yves Nicolin : d'une part, il y a un montage innovant – celui que vous avez accepté par cette habilitation ; d'autre part, tous ces projets se font parce qu'ils sont complémentaires. Cela vaut pour l'Exposition universelle, cela vaut pour les JO, et cela vaut pour la stratégie de développement. Il y a une cohérence dans l'ensemble de ces projets. Je ne sais pas s'ils aboutiront tous, mais je sais qu'ils sont portés par les mêmes infrastructures et les mêmes projets d'infrastructures.
Enfin, M. Jean-Pierre Blazy a soulevé le problème des nuisances sonores. On peut les compenser par l'insonorisation et par l'utilisation d'une ressource fiscale établie à cette fin. Mais cela ne fait pas tout, et il faudra s'appuyer sur le progrès technique et innover en matière de transport aérien. Par exemple, on peut organiser les vols de façon que ce ne soient pas toujours les mêmes personnes qui supportent les nuisances. Là encore, il faut se dire que « cela commence aujourd'hui ». Sinon, on ne va pas faire rêver.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, ce projet commence aujourd'hui dans le sens où tous nos collaborateurs, dans nos entreprises, doivent pouvoir porter cette ambition dès lors que les pouvoirs publics l'auront décidé, la revendiquer et faire en sorte que notre enthousiasme se propage.