Intervention de Manuel Valls

Séance en hémicycle du 25 mars 2015 à 15h00
Questions au gouvernement — Catastrophe aérienne

Manuel Valls, Premier ministre :

Je renouvelle devant la représentation nationale les condoléances du Gouvernement français aux familles et aux proches des victimes. Nous les accompagnons tous dans ce moment tragique et je veux ici saluer la qualité de la coopération avec les autorités allemandes et espagnoles afin de prendre en charge, dans des conditions particulièrement difficiles, les familles des victimes.

Dès hier après-midi, Bernard Cazeneuve et Ségolène Royal se sont rendus sur place. C’est normal, c’est leur devoir. Ils étaient accompagnés des ministres allemands des affaires étrangères et des transports ainsi que de la ministre espagnole des transports. Le Président de la République, la chancelière fédérale allemande et le président du gouvernement espagnol sont en ce moment même sur place. Vous avez sans doute vu les images, qui sont particulièrement émouvantes.

Je veux, comme vous, saluer les hommes et les femmes qui se sont engagés dans ces opérations – gendarmes, bénévoles, membres de la sécurité civile, militaires, élus locaux. Ils agissent depuis hier matin, sous l’autorité du ministre de l’intérieur et du procureur de la République de Marseille. Les conditions, vous le savez, sont extraordinairement complexes car la catastrophe s’est produite en zone de montagne, dont l’accès est très difficile.

Je l’ai annoncé ici même, une cellule interministérielle de crise a été immédiatement mise en place. Je m’y suis rendu hier puis, à nouveau, ce matin, avec Bernard Cazeneuve, pour faire le point de la situation. Nous en ferons un nouveau, notamment en ce qui concerne l’accueil des familles qui souhaitent se rendre le plus près du lieu du drame, ce qui est normal.

Les opérations ont repris dès 7 heures ce matin avec l’hélitreuillage de cinquante gendarmes sur le site du crash. Elles consisteront notamment à rechercher les corps des victimes et à les identifier, ce qui sera très difficile, ainsi qu’à récupérer les débris de l’appareil, totalement dispersés après le choc. Elles s’inscriront dans la durée, sur plusieurs jours. Ce sera le travail de la gendarmerie, des sapeurs pompiers et de la protection civile.

Les experts du Bureau d’enquêtes et d’analyses sont chargés de l’enquête technique. Ils ont débuté l’examen des données numériques de la boîte noire contenant l’enregistrement des sons dans le cockpit. Celle-ci est endommagée mais exploitable. Ces experts devraient tenir en fin d’après-midi une conférence de presse pour détailler leurs méthodes de travail et nous livrer, si possible, les premiers éléments.

Sur le plan judiciaire, tous les moyens sont mis en oeuvre par le « pôle accident collectif » du parquet de Marseille afin de déterminer les causes de ce drame. Les circonstances de la catastrophe permettent d’écarter certains scénarios, mais nous devons nous préparer à une enquête longue, et n’écarter aucune piste. Nous en avons parlé avec la garde des sceaux qui s’est entretenue avec son homologue espagnol : nous travaillons en étroite coopération avec les autorités judiciaires espagnoles.

Oui, monsieur le député, toute la vérité devra être livrée aux familles et aux proches des victimes. Ce drame unit dans la même douleur des pays amis, deux grandes cités de notre continent, Barcelone et Düsseldorf. Il endeuille des entreprises et des lycées puisqu’une classe de jeunes Allemands, jumelée avec une ville voisine de Barcelone, voyageait à bord de cet avion.

Il endeuille une grande entreprise de transport aérien. Je n’oublie pas les autres nationalités, les autres pays car plusieurs sont touchés dans le monde, au-delà de l’Europe. Au travers du ministère des affaires étrangères qui a lui-même mis en place une cellule de crise pour pouvoir délivrer le maximum d’informations, les contacts sont établis. Ce drame émeut profondément nos compatriotes. Le Gouvernement et l’ensemble des services font leur devoir. Nous devons accomplir ce travail jusqu’au bout, pour montrer aussi que notre État dispose de services à même de répondre le plus vite possible aux attentes des pays et des familles concernés – nous en parlions hier avec le roi d’Espagne.

Je veux redire à chacun la solidarité de la France dans cette terrible épreuve. C’est dans ces moments-là que la France est forte et qu’elle se comporte dignement.

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