Monsieur le Premier ministre, après les professions juridiques, le monde médical, les routiers, les agriculteurs, le bâtiment et les travaux publics, les auto-écoles – et la liste est encore longue –, ce sont des milliers de dirigeants de petites entreprises qui ont récemment manifesté, excédés par la politique économique du Gouvernement.
Les temps sont durs pour eux : 60 000 entreprises ont fermé leurs portes en 2013 et 2014. Ce vent de fronde gagne le commerce de proximité. Les commerçants des centres-villes sont les premiers concernés par la réforme des valeurs locatives dont vous avez annoncé in extremis hier le report. Cette réforme allait porter un coup fatal au commerce de proximité, qui souffre tant.
Il est plus qu’urgent de prendre la mesure du maintien de l’activité au coeur de nos villes. Rien n’est plus triste que des centres-villes sans commerces. N’avez-vous pas conscience des risques qui pèsent sur ce secteur, fragilisé par la baisse du pouvoir d’achat des Français, par le climat d’insécurité sociale qui paralyse la consommation, par le découragement de ces commerçants et artisans face à une conjoncture morose, par les dysfonctionnements du régime social des indépendants – RSI – ou par la folle inflation normative ?
Votre majorité, aveuglée par l’obsession de rompre avec les choix de ses prédécesseurs, a affaibli de façon irresponsable des politiques publiques qui avaient pourtant fait leurs preuves, comme le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce – FISAC –, au prétexte qu’il n’y avait plus d’argent. Vous avez pourtant su en trouver pour d’autres domaines !
La situation du commerce et de l’artisanat dans notre pays est révélatrice de vos choix politiques. Monsieur le Premier ministre, quel est votre plan d’action pour sauver le commerce de proximité, qui est le vrai visage de nos villes ?