Intervention de Philippe Yvin

Réunion du 24 mars 2015 à 17h00
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Philippe Yvin, président du directoire de la Société du Grand Paris :

S'agissant de la quantité de matières à traiter, divers chiffres ont circulé et il faut bien s'entendre sur le périmètre dont on parle afin d'éviter toute polémique inutile. Les estimations sont assez simples à établir car elles relèvent du pur calcul mathématique. Il s'agit de savoir comment on calcule le volume d'un tunnel, rond en général, et celui des gares qui sont des parallélépipèdes rectangles ; je tiens à votre disposition ces calculs qui ne sont guère complexes. Il s'agit donc de 40 à 43 millions de tonnes compte tenu, désormais, de la ligne 15 Sud et non pas 60 à 80 millions, comme j'ai pu le lire ou comme le président Patrick Aimon l'a repris tout à l'heure, je pense de bonne foi. Ces chiffres correspondent peut-être à l'ensemble des transports ou à des opérations d'aménagement en Île-de-France mais pas au périmètre du Grand Paris Express qui concerne, lui, 200 kilomètres de ligne et 69 gares.

En réponse à M. Yves Albarello qui s'interroge sur les modes d'évacuation, je précise qu'il y aura bien quatre plates-formes, deux fluviales et deux ferroviaires, qui ont toutes fait l'objet de discussions précises avec les opérateurs Ports de Paris et RFF. La capacité est bien là, y compris en termes de sillons. Le travail reste à affiner sur les autres tronçons du réseau Grand Paris Express. J'ai cité les canaux à dessein car celui de Saint-Denis ne pose aucun problème de navigabilité ; quant à celui de l'Ourcq, comme vous le savez, le point de retournement des péniches se situe à Pavillons-sous-bois. Or, à Pont de Bondy, il y a précisément une gare de la ligne 15 Est et des entrées de tunnelier. Certes, le canal ne sera pas utilisable pour la gare de Sevran-Livry. Mais pour sa partie navigable, nous pourrons au moins l'utiliser pour les travaux de la gare de Bondy et, en fonction de l'organisation des tunneliers sur la ligne 15 Est, que nous concevrons l'année prochaine, vraisemblablement pour des portions plus longues que la ligne. En outre, le canal de Saint-Denis sera également utilisé pour les travaux de cette ligne. La Seine sera, elle aussi, vraisemblablement utilisée, notamment pour l'aménagement du nord-ouest de l'Île-de-France. En ce qui concerne RFF nous allons poursuivre notre dialogue pour le reste du tronçon : même s'il est en effet difficile d'obtenir des sillons, c'est un sujet pour lequel il faut se battre.

À M. Alexis Bachelay, je précise, qu'à mesure de l'avancement des travaux, nous progressons dans la connaissance des sols que nous allons rencontrer. Nous avons commencé par des études historiques et documentaires relatives à l'ensemble des activités industrielles ayant eu lieu sur les tracés des tunnels et l'emplacement des gares. Cela est complété par des sondages pour chacun des sites ainsi que des analyses chimiques des sols. Actuellement, nous réalisons en complément des puits d'essai à hauteur réelle des tunnels qui permettent de préciser ces analyses. Les plans de gestion, qui précisent la localisation et la nature des terres polluées, seront établis en fonction des résultats.

Nous sommes très ouverts à l'utilisation de matériaux recyclés dans la limite des certifications techniques. Je rappelle que nous effectuons des travaux souterrains, extrêmement sensibles et que l'utilisation de ces matériaux doit être conforme à la réglementation en vigueur, particulièrement pour la part de ceux-ci susceptible d'entrer dans la composition des bétons que nous utiliserons.

La communication avec les élus et la population est une de nos préoccupations, singulièrement à l'approche des ouvertures de chantier. Nous consacrerons d'ailleurs notre présence au salon des maires d'Île-de-France, au mois d'avril prochain, au seul sujet de la gestion des déblais. Ce sera pour nous l'occasion de préciser la politique de la SGP en la matière mais aussi de repérer les projets en Île-de-France susceptibles de bénéficier des terres extraites des tunnels et des chantiers des gares.

Enfin, je confirme que nous sommes déterminés à mettre en place des plates-formes de transit, plates-formes tampons, afin d'assurer le stockage temporaire ainsi que la valorisation des déchets concernés.

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