Les relations entre l'ADEME et Bpifrance renvoient tout d'abord au Fonds Écotechnologies, qu'elles gèrent ensemble de manière efficace : depuis trois ans qu'il a été créé, aucun accroc n'est à déplorer, ce qui permet un bon financement des entreprises. Je préciserai seulement que l'ADEME présélectionne les dossiers de manière à inscrire le fonds dans la stratégie plus globale du PIA.
Cette expérience commune du Fonds Écotechnologies me conduit toutefois à tempérer les propos de M. Fournier s'agissant de la prise de risques. Les sociétés de capital-risque avec lesquelles ce fonds peut co-investir sont peu nombreuses et se montrent frileuses, si bien que la puissance publique est amenée à prendre beaucoup plus de risques que le secteur privé pour financer certaines entreprises.
Par ailleurs, la convention entre l'État et l'ADEME relative au PIA 2 a évité tout risque de recouvrement en précisant que l'action Projets industriels d'avenir (PIAVE) opérée par Bpifrance « s'adresse aux projets issus des trente-quatre plans de la nouvelle France industrielle et ne bénéficiant pas de soutiens dédiés dans le cadre d'appels à projets thématiques du programme d'investissements d'avenir ». Il s'agit d'une logique extrêmement cohérente : le projet est porté par l'acteur spécialiste, quand il y en a un, et quand il n'y en a pas, par un acteur généraliste. Toute innovation s'inscrit en effet dans un écosystème donné et des secteurs compliqués comme le recyclage nécessitent la connaissance très fine d'un acteur spécialiste car chaque type de produit recyclé constitue à lui seul un écosystème.