La coopération avec nos partenaires étrangers est intense. Nous travaillons en très bonne intelligence – c'est le cas de le dire – avec nos homologues britanniques et américains. Ce sont ceux avec qui la coopération en matière de lutte contre le terrorisme est la plus ancienne et la plus forte. Nous coopérons de plus en plus avec l'Allemagne mais aussi avec d'autres pays européens
On pense parfois que cette coopération est inexistante parce qu'elle reste secrète. Elle doit le rester. Nous ne pouvons mettre sur la place publique tout ce que nous faisons en matière de coopération, qui, je vous rassure, n'attente en rien aux libertés, mais passe par le maniement d'informations très sensibles. Il existe une règle fondamentale dans les relations entre services de renseignement, la règle du tiers service : si je vous donne une information, vous ne devez jamais la révéler à un tiers sans mon autorisation. Cette relation reste donc très discrète mais elle est néanmoins tout à fait efficace.
Certains voudraient que nous allions vers l'Europe du renseignement. L'Europe peut apporter une aide sur certains points : il existe déjà des structures qui produisent de la synthèse, de l'analyse, de la coordination stratégique. Mais il ne peut y avoir d'Europe opérationnelle du renseignement. Les traités de l'Union donnent aux États une compétence exclusive en la matière.
J'ai des relations très suivies avec mes homologues, par exemple le DNI (Director of National Intelligence) américain, le patron des seize agences de renseignement, avec lequel j'ai tous les mois une visioconférence, ou que je rencontre, à Paris ou à Washington. Nous échangeons sur nos pratiques et nos analyses stratégiques.
Autant en matière économique, nous n'avons pas d'amis, seulement des concurrents – , autant en matière de contreterrorisme, c'est l'union sacrée, car nous savons que tous nos pays peuvent être frappés.