Cette annonce arrive à un moment où, depuis l'accident de Fukushima, la filière nucléaire est gagnée par les inquiétudes et le doute quant à notre capacité de rebond. La diabolisation dont le secteur fait l'objet en France crée un climat pesant pour les salariés et apparaît contreproductive lorsqu'il s'agit de rivaliser pour des marchés internationaux. Tout cela fait craindre pour l'avenir de la filière.
Vos propos me laissent sur ma faim. Pour comprendre les efforts qu'Areva devra consentir, on a besoin de clarté ; or, même si le contexte et le diagnostic sont bien connus, les perspectives restent encore floues. Vous évoquez une feuille de route, un plan stratégique, un plan d'économies ; vous dites devoir faire un effort sur vous-mêmes, mais lequel ? Vous affirmez qu'il serait prématuré de donner trop de pistes, notamment sur le rapprochement avec EDF. Au-delà des quatre défis auxquels vous devrez répondre, sur quoi ce rapprochement doit-il reposer et quels sont les obstacles et les freins qui l'empêchent ?
Une zone d'ombre entoure les conséquences sociales de votre plan dans nos bassins de vie et d'emploi, et en particulier le traitement qui serait infligé au secteur de la sous-traitance. Comment la pression se traduira-t-elle pour cet allié de la filière nucléaire ? J'insiste également sur le sentiment d'injustice qu'expriment les salariés – acteurs les plus vulnérables de ce vaste plan d'économie. Pouvez-vous assurer le pays que les sacrifices consentis par le personnel ne se feront pas au détriment de la sûreté et de la sécurité de nos installations ?