Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la rapporteure, chers collègues, les élections départementales que nous venons de vivre nous donnent deux motifs supplémentaires de défendre cette proposition de loi visant à la réouverture exceptionnelle des délais d’inscription sur les listes électorales. D’une part, la participation y aura été supérieure aux prévisions des jeteurs de mauvais sort, témoignant de la haute importance que notre nation reconnaît à l’exercice de la citoyenneté. D’autre part, la participation d’un électeur sur deux ne peut nous contenter tant la démocratie ne s’entretient que par l’exercice des droits qui lui sont liés, le droit de vote en étant le point d’orgue.
Chacun conviendra ici que nous traversons une période de questionnements démocratiques. Le lien de confiance entre les élus et les citoyens est distendu. Le paysage politique s’enracine dans un tripartisme qui n’aurait rien d’inquiétant s’il ne résultait de l’émergence d’idées extrémistes. Sur le plan sociétal, la radicalisation d’une minorité de notre population doit être contenue. Ces questionnements démocratiques, nous ne les éludons pas, mais nous préférons au catastrophisme un volontarisme sans faille.
Depuis 2012 en effet, notre assemblée n’a eu de cesse de prendre toute sa part de la reconstruction de la confiance citoyenne comme de la lutte contre toutes les démagogies, notamment les plus dangereuses, voire criminelles. Je pense aux nouvelles modalités de la transparence de la vie politique, à la parité dans les assemblées départementales, aux règles sur le non-cumul, ou bien encore aux class actions, qui sont une nouvelle modalité d’expression pour nos citoyens. Les illustrations en sont nombreuses tant le chantier que nous avons engagé est considérable…