Mesdames et messieurs les députés, nous avons accompli, au cours des mois écoulés, un travail important sur ce texte. Lorsque l’on se soucie de l’intérêt général, de l’intérêt de l’ensemble de notre pays, il ne suffit pas d’avancer avec des bons sentiments. Je ne sais pas si cette question est d’ordre mystique ; ce qui est certain, c’est que la politique est d’un autre niveau, car elle est obligée de composer avec de nombreuses contraintes.
Ce n’est pas seulement le grand capital qui plaide pour la prise en compte de ces contraintes, mais aussi les salariés des entreprises françaises concernées. Ces salariés sont en effet intéressés au développement économique de leur entreprise. Par ailleurs, les salariés d’entreprises françaises qui exportent, ou plus exactement participent à la confection d’un produit dans le cadre de la mondialisation, se posent des questions quant au jugement que l’on porte sur la qualité de leur travail. Enfin, ils ont intérêt à préserver l’emploi.
Il faut aussi penser à ces salariés, car ils appartiennent à la réalité économique de notre pays ; nous voulons d’ailleurs les défendre d’une manière particulièrement vigoureuse. On voit bien qu’il ne s’agit pas simplement d’une prise de position morale, mais aussi d’une volonté politique destinée à changer le droit. Tel est le sens du travail réalisé par Dominique Potier, à qui je rends un hommage appuyé. Il a eu le mérite de ne pas se décourager, alors que les critiques se faisaient plus fortes que les soutiens. Cet après-midi même, j’ai eu par moments l’impression que pour nombre de députés, tout ce travail était inutile !
Je constate cependant, au total, que sur tous les bancs – et c’est cela qui m’importe –, sur ceux de la gauche comme de la majorité…