C'est un fait, aujourd'hui plusieurs sportifs de haut niveau ne possèdent plus les bases de vie citoyenne, à tel point que vous estimez qu'il est urgent de leur apporter une formation à la citoyenneté et au civisme. Pourtant, les valeurs du sport qui sont celles du dépassement de soi sont également celles du respect, de la solidarité et de la fraternité. Comment un tel décrochage entre sport et citoyenneté a-t-il pu se produire ? Pouvez-vous nous présenter certaines des mesures que vous préconisez dans votre rapport pour promouvoir l'éducation civique et citoyenne parmi les sportifs de l'élite ?
Vous consacrez une partie non négligeable de votre rapport aux aides dont bénéficient les sportifs de haut niveau. Compte tenu du contexte budgétaire contraint, ces aides ne sont-elles pas menacées ? Je pose cette question parce que lors de votre audition devant la commission de la culture du Sénat, vous avez indiqué que les directions techniques nationales ainsi que la direction des sports réfléchissaient à une diminution de ces aides à court terme. Dans quelle mesure ces aides diminueront-elles et comment les réallouer au mieux et vers quelles populations et sports cibles ? Ne mettrions-nous pas en difficulté une partie des athlètes qui participent actuellement au haut niveau ?
Comme cela est évoqué dans l'introduction de votre rapport, cette mission aurait pu également être l'occasion de réfléchir au positionnement juridique des arbitres. Je sais que dans le monde du football ils ne sont toujours pas considérés comme des professionnels, à la différence de leurs homologues européens. Après avoir été reçus à l'examen d'arbitrage, ils ne bénéficient de l'aide d'aucune instance et doivent prendre en charge eux-mêmes leur préparation physique. L'absence d'un tel statut professionnel est-il la règle dans le monde du sport ou spécifique au football ? Une réflexion sur le statut de l'arbitre, acteur indispensable qui permet de faire respecter les règles et sans qui le jeu ne peut se développer, est-elle envisagée dans les mois à venir ?
Enfin, M. Carrière suggère de proposer des formations aux sportifs de haut niveau. L'une des recommandations du rapport consiste à mieux prendre en compte les acquis de l'expérience ainsi que les compétences propres des sportifs, telle que la maîtrise de langues étrangères et à la prédisposition pour la mobilité professionnelle. Ces deux atouts sont particulièrement appréciables dans le monde du travail. Serait-il possible de développer des partenariats avec des universités à l'étranger ? Pourrait-on, en quelque sorte, créer un Erasmus du sportif ?