Comment un sportif peut-il à la fois être performant et s'insérer dans un projet professionnel ? La priorité pour les entraîneurs, c'est la performance. Ils veulent que je sois médaillée aux Jeux Olympiques de Rio. Que je fasse des fusées constitue pour eux une contrainte. Il faut donc rendre le système intelligent : il doit être adapté à notre spécificité pour que les entraîneurs y adhèrent.
Comment faire signer des partenariats avec le monde universitaire ? Cela passe d'abord par la reconnaissance. Il faut que l'État, ses institutions, ses écoles nationales reconnaissent que ce parcours, qui n'est pas classique, est néanmoins un parcours d'excellence. Ce sera probablement la première étape pour convaincre les directeurs des grandes écoles nationales de faciliter l'accès à leurs établissements via des concours aménagés, des aménagements d'études. Car nous pouvons étaler nos études. Nous ne sommes pas obligés de faire une formation d'ingénieur en trois ans. C'est par ces mécanismes qu'on rendra le système flexible et intelligent. Certaines grandes écoles le font déjà : l'École supérieure de commerce de Paris (ESCP), l'École des hautes études commerciales du nord (EDHEC), l'École supérieure des sciences économiques et commerciales (ESSEC), l'Institut national des sciences appliquées (INSA) pour les écoles d'ingénieurs. C'est en reconnaissant ce parcours d'excellence qu'on convaincra les directeurs d'établissements qu'ils ont un intérêt à avoir des sportifs en leur sein. On a cette chance d'avoir, en France, pour chaque métier, une école nationale dédiée pour accéder à la formation et il existe un établissement public pour accéder à l'emploi.