Intervention de Stéphane Claireaux

Réunion du 25 mars 2015 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Claireaux :

Par sa situation géographique, Saint-Pierre-et-Miquelon est très exposé aux risques littoraux en ce qui concerne, notamment, l'érosion et la submersion.

L'archipel est composé de petites îles basses sur l'eau. Le village de Miquelon, par exemple, est installé sur un cordon littoral dont l'altitude maximum est de trois mètres. Les risques liés à la montée des eaux sont donc grands. Ce sujet a d'ailleurs été abordé lors de la visite du Président de la République, en décembre dernier, à Saint-Pierre.

Nous avons déjà noté des phases d'érosion plus actives, un recul généralisé du trait de côte et une fragilisation des cordons littoraux. Nous avons aussi de fortes inquiétudes concernant la biodiversité et les écosystèmes. Nous avons déjà noté des impacts du réchauffement climatique sur notre forêt boréale, unique sur le territoire français, avec l'apparition de parasites. Des parasites sont également apparus sur l'omble de fontaine, du fait du réchauffement des cours d'eau. Nous avons aussi noté un déséquilibre dans le Grand-Barachois, avec une prolifération d'algues inhabituelle. Nous nous inquiétons de l'impact économique du réchauffement climatique sur l'activité d'aquaculture de coquilles à Miquelon ou encore sur les stocks de poisson en Atlantique nord.

Si un travail d'étroite collaboration scientifique s'est engagé avec nos voisins canadiens, il n'en reste pas moins que, localement, nous restons relativement démunis en ressources humaines : nous nous reposons actuellement sur le seul organisme public présent dans l'archipel, l'Institut de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER), qui ne compte qu'un seul salarié.

Il serait souhaitable de renforcer localement les acteurs scientifiques en développant, par exemple, des partenariats avec des universités nord-américaines ou métropolitaines. Nous avons réclamé la création d'un délégué régional à la recherche et à la technologie à Saint-Pierre-et-Miquelon. Malheureusement, cette demande n'a pas eu de suite.

Ainsi que l'a souligné M. Schmitt, les outremer sont pluriels. Vous avez toutes et tous beaucoup parlé des problématiques dans les Caraïbes, l'océan Indien et l'océan Pacifique. Malheureusement, vous n'avez fait quasiment aucune allusion à l'Atlantique nord. Pourtant, nous sommes aussi, à Saint-Pierre-et-Miquelon, très concernés par les conséquences du réchauffement climatique, qu'elles soient écologiques, environnementales ou économiques.

Je souhaiterais savoir quelles sont, concrètement, les intentions de l'État en matière de lutte contre le réchauffement climatique à Saint-Pierre-et-Miquelon.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion