Intervention de Gilles Lurton

Séance en hémicycle du 31 mars 2015 à 21h30
Modernisation du système de santé — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilles Lurton :

Il appartiendra désormais au médecin de se faire payer par l’assurance maladie, mais votre système ne leur offrira aucune sécurité de remboursement. Comment faire le rapprochement entre les sommes envoyées par les médecins dans le flux unique de paiement que vous comptez créer et celles qui leur seront remboursées ? Il en résultera très rapidement une augmentation de la part des mutuelles et une perte d’indépendance des médecins face au choix de traitement de leurs patients.

Je ne suis d’ailleurs pas loin de penser que c’est ce que vous souhaitez !

Ce sera la même chose pour les pharmaciens et les laboratoires, qui travaillent parfois sur des prélèvements qui leur sont apportés sans voir le patient.

Aujourd’hui, nous avons entre 1 et 2 % d’impayés en régime obligatoire, et autant en régime complémentaire.

Nous savons tous que ces pharmaciens et responsables de laboratoires passent un temps considérable à jongler avec les découverts et avances de trésorerie négociés auprès des banques, à vérifier les coordonnées d’assurance des clients et à s’assurer que les paiements sont effectués.

La création d’un « service territorial de santé au public » alimente aussi les crispations. Il est la démonstration de votre volonté d’imposer une véritable étatisation de la médecine libérale, toujours plus de bureaucratisation et de suradministration de notre système de santé, alors que le Premier ministre passe son temps à se gargariser de simplification.

Vous profitez par ailleurs de ce texte pour tenter une expérience sur les centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques et des dommages pour usagers de la drogue, en d’autres termes les « salles de shoot ».

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