Madame la présidente, madame la ministre, madame la présidente de la commission des affaires sociales, madame la rapporteure, l’examen d’une loi sur la santé génère toujours beaucoup d’émulation et d’intérêt, tant les enjeux sont majeurs, et nombreux les défis à relever. Ainsi, adapter notre système de soins aux évolutions technologiques et aux attentes des patients est nécessaire ; compléter, six ans plus tard, certaines dispositions de la loi HPST est utile ; lutter contre les difficultés d’accès aux soins est une exigence et amplifier l’effort de prévention est indispensable.
Aussi, nous attendions que ce projet de loi santé rassure les professionnels, confrontés à une évolution sans précédent de leur environnement d’exercice, et oriente leur avenir. Nous attendions qu’il donne toute sa place à la prévention, pour autant qu’elle s’inscrive dans une dimension consensuelle. Nous attendions qu’il conjugue les compétences et l’excellence de nos systèmes public et privé dans une même entité hospitalière au service de tous les Français.
Or, madame la ministre, vous nous proposez un projet empreint d’idéologie, qui fracture le monde de la santé sans visée fédératrice, à tel point qu’il a conduit à une mobilisation inédite des professionnels de santé contre lui. Un projet qui ne place plus le patient au coeur du système de soins, dans ses droits élémentaires au libre choix du médecin et à la confidentialité de ses données personnelles. Un projet qui planifie, contractualise et administre l’offre de soins comme au temps du Gosplan soviétique, au siècle dernier.