Hier, dans un grand quotidien du soir, on apprenait que le taux de pauvreté des dix-huit à vingt-quatre ans atteignait près de 23 %, et frappait en priorité ceux qui étaient sortis du système scolaire très tôt et sans diplôme.
Il y a une dizaine de jours, vous rappeliez la nécessité de rapprocher redressement productif et priorité éducative, de faire tomber la ligne de fracture entre les matières dites nobles et celles qui ne le seraient pas, entre la culture générale et la culture professionnelle : voilà un des grands enjeux face au chômage, cette réalité qui touche l'ensemble des territoires et des catégories de population, celle des jeunes ayant le triste privilège d'être une exception française !
Dans ma ville de Denain, le taux de chômage des dix-huitvingt-cinq ans atteint le triste record de 56 % ! Pourtant, dans ma ville comme partout en France, ce sont au total des dizaines de milliers de postes qui sont non pourvus, qu'il s'agisse d'ingénieurs, de techniciens ou d'ouvriers qualifiés : c'est tout le problème de l'orientation qui est posé.
Mais si l'on voit bien où sont aujourd'hui les décrocheurs et l'importance accordée par le Gouvernement à l'orientation et à la valorisation de l'enseignement professionnel, il nous faut également nous interroger sur la façon de prévenir l'échec scolaire qui conduit au décrochage.
Monsieur le ministre, fort de cette volonté que la jeunesse soit la priorité de ce quinquennat, pouvez-vous nous indiquer la façon dont vous entendez lutter contre ce décrochage qui concerne les plus fragiles de nos jeunes, nous l'indiquer à la fois pour ceux qui en sont aujourd'hui victimes et dont les perspectives d'avenir sont des plus précaires et inquiétantes, mais aussi et surtout pour ceux qui n'ont pas encore décroché ? Comment comptez-vous prévenir au plus tôt l'entrée dans cette spirale de l'échec ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur de nombreux bancs des groupes écologiste et RRDP.)