Chacun sait qu’une action politique et publique forte est nécessaire. Nous avons tous en mémoire les 73 000 décès par an et les 200 personnes affectées chaque jour. Nous savons également que le tabac tue vingt fois plus que la route.
Néanmoins, Bruno Le Roux l’a fort bien compris, il existe un maillage territorial très fort et des acteurs économiques – M. Marleix vient de les défendre à l’instant. Il ne sert à rien de les stigmatiser : ils sont simplement des artisans, qui vendent à des consommateurs les produits qu’ils reçoivent, sous le contrôle de l’État. Nous tenons à ce maillage territorial et à ces activités, qui ont été sévèrement affectées depuis quelques années.
Par ailleurs – et j’imagine, madame la ministre, que vous en serez d’accord –, une véritable ambition serait de parvenir à harmonisation de la politique de lutte contre le tabagisme en Europe. Je ne comprend pas, et l’un de nos collègues l’a très bien dit tout à l’heure, que l’on puisse faire comme si la France se situait sur une île d’autant que les pays qui nous entourent ne disposent de pas la même législation, ou du moins ne l’appliquent pas simultanément. Nous demandons donc une harmonisation européenne. Nous la réclamons d’ailleurs sur nombre d’autres sujets. Pourquoi donc faire exception à la règle ?
Enfin, il existe d’autres leviers. Je pense notamment à la tarification, ou à la loi de 2009 qui permet, comme vous le savez, de vérifier que la délivrance de tabac ne se fait pas à des mineurs. Je pense également à une autre levier majeur, sur lequel je veux insister : celui de l’éducation. Pourquoi n’y aurait-il pas, dès le plus jeune âge, un enseignement obligatoire en la matière ? Il faut aller beaucoup plus loin que ce qui se fait actuellement.
Dans ma petite commune, je donne un peu de mon temps pour aller parler des addictions au collège. Or ces interventions n’ont jamais lieu pendant le temps scolaire, mais pendant le temps péri-scolaire. J’aurais aimé, madame la ministre, que vous portiez une ambition éducative très forte, justement pour expliquer aux consommateurs potentiels les risques liés aux addictions.
Il faut que nous soyons capables de lutter plus efficacement contre le tabagisme. C’est la raison pour laquelle le groupe UDI a déposé un certain nombre d’amendements, qui visent non pas à stigmatiser les débitants de tabac – ces derniers n’ont cessé d’être pointés du doigt au cours des dernières semaines – mais à satisfaire une exigence de santé publique et à lutter, comme l’a très bien dit le président Accoyer, contre les réseaux qui prospèrent dans les zones frontalières et contribuent à reporter la vente de tabac vers les pays voisins.