Lorsque je suis entré en fonction, en juillet 2012, comme chef du bureau financement et développement des entreprises, cette unité assurait la tutelle d'Oséo, de sorte que ma première tâche fut de préparer la création de Bpifrance, à laquelle j'ai ainsi participé dès l'origine. La loi a créé la structure en rapprochant des entités existantes : Oséo, le fonds stratégique d'investissement (FSI) et CDC Entreprises. Mon bureau et la sous-direction suivent les activités de capital-risque et de capital développement à Bpifrance, mais pas l'investissement direct qui relevait du FSI.
La nouvelle structure constitue un guichet unique qui offre aux entreprises un accès plus facile au financement public, tant en fonds propres qu'en dette. Une fois la loi adoptée, les choses sont allées très rapidement, puisqu'à peine un an sépare la fusion effective, intervenue en juillet 2013, de la décision initiale. Cela s'explique naturellement par une forte demande des autorités politiques.
Le plan stratégique a été établi de l'été 2013 à fin 2013, période au cours de laquelle ont été abordées les questions de gouvernance, notamment les relations entre l'État et la Caisse des dépôts et consignations (CDC) selon les différentes entités constitutives. Depuis 2013-2014, Bpifrance est entré dans une phase de fonctionnement pérenne et permanent. Assumant une fonction d'établissement de place, Bpifrance s'emploie à démultiplier les effets des politiques publiques sur l'économie réelle. Faisant preuve de réactivité pour améliorer la trésorerie des entreprises, elle a aussi la capacité de participer à une réorientation des flux d'investissement, jouant ainsi un rôle contra-cyclique. Son activité a crû de manière significative au cours de ses premières années de fonctionnement.
CDC Entreprises occupait une place de choix dans le paysage du capital investissement français, deuxième marché européen après le marché londonien. Bpifrance représente aujourd'hui plus de la moitié du marché français et s'attelle à une meilleure structuration de celui-ci, en s'attachant à pérenniser les bonnes pratiques et en évitant surtout d'évincer les investisseurs privés. Elle vise au contraire à concourir à l'action des fonds privés, de manière à développer l'offre globale de capital investissement. Le plan stratégique met ainsi l'accent sur le développement des entreprises, soutenues dans leurs efforts pour passer du statut de petite et moyenne entreprise (PME) à celui d'établissement de taille intermédiaire (ETI).
L'export constitue enfin un sujet crucial dans le développement des entreprises. Les outils existants ont été rationalisés pour donner naissance à un guichet unifié. De nouvelles activités ont également vu le jour, de façon à développer une palette d'outils complète qui pallie les défaillances de l'offre privée.