Pour mesurer l'effet de la réduction des effectifs des CRS, il faut bien prendre en compte la manière dont elles fonctionnent au niveau opérationnel. Une compagnie a au minimum trois cinquièmes de ses effectifs disponibles pour effectuer une mission. Moins il y a d'effectif, moins cette part est élevée. Notre schéma tactique repose sur une organisation quaternaire : quatre sections par unité et une « sécabilité », c'est-à-dire une possibilité de diviser, à la demi-compagnie. Cette « sécabilité » maximum garantit l'efficacité de nos tactiques d'emploi sur le terrain mais aussi la sécurité des fonctionnaires.
Malheureusement, certaines unités sont désormais employées dans une formation à trois sections, sans possibilité de division, par manque de personnels. Dans ces conditions, les maintiens de l'ordre deviennent plus compliqués à réaliser et les moyens de force sont engagés plus rapidement. Ce n'est pas une tendance, mais une conséquence : quand on a moins de monde sur les rangs, on peut tenir moins longtemps le barrage et on est obligé d'engager des moyens de force un peu plus rapidement. C'est d'autant plus vrai lors de maintiens de l'ordre plutôt musclés, comme ceux que nous avons vécus ces derniers temps.