J'aimerais votre sentiment sur l'état psychologique des femmes et des hommes qui composent vos unités. Ayant été maire de Lens, ville dont on connaît l'engagement pour le football, j'ai eu à maintes reprises l'occasion de rencontrer des policiers, chez qui j'ai perçu de la lassitude et qui m'ont fait part, pour certains, des problèmes générationnels qu'avaient posés les conditions de recrutement ces dix dernières années. En d'autres termes, le recrutement et la formation ont, à une certaine période, largement fait écho aux propos d'un ancien président de la République selon qui un policier, ce n'était pas fait pour jouer au football avec les jeunes des cités. Cela a pu heurter les plus anciens qui participaient à la vie de la cité et savaient assurer par tradition la tranquillité des grands ensembles, notamment grâce aux commissariats de proximité mis en place par Daniel Vaillant lorsqu'il était ministre de l'Intérieur. Pour ma part, je n'ai jamais vu de policier en service jouer au football avec des délinquants ; j'ai vu en revanche fonctionner ce que je nomme le renseignement citoyen systématique.