Je salue à mon tour le grand Européen qu'est le président Monti. Nous avons toujours grand plaisir à l'accueillir, et nous sommes heureux de recevoir aussi Alain Lamassoure, qui plaide depuis fort longtemps en faveur de ressources européennes propres, au nombre desquelles pourrait figurer une taxe sur les transactions financières. Une telle taxe a été créée en France dès le printemps 2012 par la précédente majorité et amplifiée par la majorité actuelle. À ce jour, il n'en existe pas d'équivalente en Allemagne, la commission des Finances du Bundestag arguant que la taxe française n'est « pas assez ambitieuse » pour expliquer son abstention... Est-on, selon vous, engagé dans une course de lenteur, alors qu'il s'agirait de mettre au point une taxe idéale ? Pensez-vous que le produit de cette taxe pourrait être affecté au budget européen ?
En 2007, vous avez été nommé coordinateur de l'interconnexion électrique entre la France et l'Espagne, un projet d'intérêt européen dont la très difficile réalisation a finalement abouti. Compte tenu de cette expérience, comment envisagez-vous la procédure de mise en oeuvre rapide du plan Juncker ? Pour notre Commission, l'incertitude demeure : en effet, alors que M. Louis Schweitzer, commissaire général à l'investissement en France, nous a dit qu'il lui revient de proposer les projets français éligibles au plan Juncker, des responsables de la Commission européenne et de la Banque européenne d'investissement – BEI – nous ont expliqué qu'il n'y aurait pas de quotas de projets nationaux, que les projets ne sauraient être filtrés par les États et qu'ils seraient sélectionnés par un jury européen de huit personnes
– dont on ne sait s'il est déjà formé – certains de ces projets devant être opérationnels dès le mois de juin prochain. Nous sommes aujourd'hui le 31 mars ; pensez-vous que cette échéance sera tenue ?