Est-il réaliste d'imaginer que l'on parviendra à dépasser la notion de « juste retour » ? Est-on certain que si une taxation européenne des transactions financières est décidée, elle sera affectée au budget européen, sans que joue une concurrence des emplois qui tendrait à l'allouer par exemple à la transition énergétique ou à l'aide au développement ? Les difficultés de la collecte ne tiennent-elles pas d'abord à des divergences sur les dépenses ? En d'autres termes, existe-t-il une volonté réelle de converger vers des postes de dépense partagés ? Si cette convergence ne se fait pas, il sera difficile de justifier de nouvelles recettes.
Enfin, la décision de l'affectation des financements prévus dans le plan Juncker se fera-t-elle au niveau européen ou sera-t-elle déléguée aux États ? La question est d'importance, puisque selon la réponse qui lui est faite, les projets financés ne seront pas obligatoirement les mêmes : plus on sera loin et plus on aura tendance à financer de grands projets ; plus on déléguera aux États et aux régions, plus les projets colleront aux territoires.