Ce n’est pas bon pour le système de soins à la française non plus parce que, au bout du compte, ce qui se cache derrière la généralisation du tiers payant, c’est le développement des complémentaires santé. Vous aurez un système de soins à deux vitesses, alors que vous prétendez généraliser un système de soins plus généreux. Cela pèsera sur les cotisations des salariés, cela pèsera sur le revenu final des salariés et, en définitive, ce sont tous nos concitoyens qui seront pénalisés par cette généralisation du tiers payant, ni bonne pour le médecin, ni bonne pour le patient, ni bonne pour notre système de soins à la française.
En outre, elle ne pose pas le véritable problème : le vrai problème en France n’est pas l’accès aux soins en raison du niveau de revenus – c’est vrai pour les spécialistes, pas pour le niveau général des soins – mais la désertification médicale, l’accès aux soins dans certaines zones rurales.
Plutôt que de perdre du temps à généraliser le tiers payant, mieux vaudrait se concentrer sur le développement des maisons de santé rurales ; mieux vaudrait se concentrer sur la proposition que je ferai, avec un certain nombre de collègues, de zones franches rurales permettant aux médecins de bénéficier d’une défiscalisation complète de leurs actes et d’avantages fiscaux dans des zones où il n’y a pas de médecin, afin de les inciter à s’installer là où les Français ont réellement besoin de médecine.
Je veux donc redire mon opposition totale à cette mesure et vous inciter, madame la ministre, à répondre aux vrais problèmes de soins des Français plutôt que de vouloir généraliser le tiers payant.