Intervention de Dominique Tian

Séance en hémicycle du 9 avril 2015 à 9h30
Modernisation du système de santé — Article 18

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Tian :

Au lieu de responsabiliser les patients, vous leur adressez un message qui aura des conséquences dramatiques. Vous leur dites que la santé est gratuite, qu’elle n’a pas de prix. Il ne sera même plus la peine de signer un chèque. Mais les médecins, eux, qui n’encaisseront plus les chèques, devront, sans parler de l’avance financière, assurer la partie administrative et technique du dispositif. Vous prétendez que c’est facile, mais tous pharmaciens vous diront que ce n’est pas le cas : il faut procéder à au moins quatre vérifications. Quand on fait face à vingt régimes obligatoires, quatre-vingts opérateurs et cinq cents complémentaires, ne croyez pas que ce travail administratif soit simple !

On comprend donc le désarroi des médecins. Et pourquoi cette réforme, alors que l’accès aux soins est déjà gratuit pour les plus défavorisés ? La CMU existe, les dépenses de l’AME vont atteindre le milliard d’euros pour ceux qui entrent illégalement sur le territoire national, et il y a encore l’ACS.

Ce sont des messages extrêmement négatifs que vous adressez. Vous faites du marketing politique, en opposant les professionnels de santé aux patients. Généreux – avec l’argent des autres –, vous opposez les médecins, qui ne sont pas gentils, qui se mettent en grève, aux patients, à qui on refuserait des soins.

Ce refus de soins n’existe pas. En revanche, le désarroi du monde médical, madame la ministre, vous devez le comprendre. Les syndicats de médecins dans leur ensemble sont révoltés. Ils ne veulent pas la fin de la médecine libérale. Ils refusent de passer sous la tutelle de la Sécurité sociale. Chacun sait quelles difficultés pourraient en résulter.

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