Hier, j’ai évoqué quarante ans d’absence de politique de l’aménagement du territoire. Je me suis permis d’ajouter, ce qui est très politiquement incorrect, qu’il n’a été procédé à aucune révision du pacte de stabilité. Nous ne disposons donc d’aucun sou vaillant, avec notre industrie à terre et notre agriculture moribonde.
J’ai tout de même le bonheur d’entendre à nouveau parler de nos campagnes. Sauf que dans les campagnes, les instituteurs ont disparu, le percepteur est parti, le bistrot pareillement, de même que la dernière usine, le médecin, le pharmacien et maintenant le gendarme.
Des postes de conseillers généraux ont été supprimés sur les territoires qui en avaient le plus besoin au prétexte qu’ils n’étaient pas assez densément peuplés pour les élire. Même un corps comme EDF invite tout son petit monde à descendre dans la vallée, car des femmes, des hommes, des enfants ne peuvent vivre dans ces lieux désertés.
Je crains le signal envoyé par cette loi. J’aurais préféré que cet article 18 fût de rupture, afin que notre territoire reconquière le coeur des Français, qu’il n’y ait plus de zones où il ferait bon vivre et d’autres où ce serait désespérant.
Enfin, je crains bien évidemment que nous ne puissions pas tenir financièrement. Dans quelques mois, mon hôpital sera à nouveau menacé, je me heurterai à l’autisme de mon agence régionale de santé, à son mutisme, et le préfet me répondra que c’est moi qui ai voté la loi !
Résultat des courses : je crains qu’au lieu d’envoyer un signal enthousiasmant, on ne s’enfonce encore un peu plus. Ce n’est pas réjouissant, mais c’est ce qui m’arrivera dans six mois. Je préfère en faire part à l’avance.