Ils sont face à un phénomène rampant. Désormais, ils n’auront plus des patients devant eux : ils auront comme seuls clients la Caisse primaire d’assurance maladie et les 560 complémentaires de France. Bernard Accoyer a parlé de burn-out pour qualifier l’état d’esprit de la profession. Il va peut-être un peu loin, mais on peut comprendre que les médecins en France soient totalement désemparés face à ce phénomène rampant. Vous ne voulez pas voir cela, c’est votre problème, mais c’est une réalité.
Le deuxième phénomène, c’est que vous ne répondez absolument pas au problème du reste à charge. C’est une problématique qui vous dépasse. Vous allez casser le rapport de confiance qui existe entre les patients et les médecins, tout en dévalorisant l’acte médical.
Donc, sous le paravent et le leurre d’une simplification administrative et financière pour le patient se cachent une bureaucratisation et, plus grave, une financiarisation et une privatisation du système de santé à la française.
Tout cela, dû à une très bonne idée de marketing politique pendant une campagne présidentielle, nous mène à une catastrophe. Je tiens au passage à saluer l’habileté de la ministre : le calendrier de mise en oeuvre du dispositif nous imposera très certainement de perpétuer cette ineptie en 2017, dans la mesure où la plupart des Français seront dans le système à la fin de l’année 2016.