Intervention de Jean-Louis Dumont

Séance en hémicycle du 4 décembre 2012 à 21h35
Projet de loi de finances rectificative pour 2012 — Après l'article 24, amendements 5 93

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Dumont :

Monsieur le ministre, en tant que politique, vous êtes capable d'écouter, voire d'entendre, un certain nombre d'arguments. Vos fonctions vous conduisent à devoir faire des choix cruciaux ; ils sont de votre responsabilité. Permettez que, m'exprimant sur les taux de TVA à venir, j'appelle votre attention sur le retard historique que, gouvernement après gouvernement, depuis des décennies, le logement locatif social a pris dans sa réponse aux besoins. Les mesures qui sont prises sont en général positives, elles sont le fruit d'une réflexion approfondie, compatibles avec l'économie du moment, mais, à chaque fois, la demande croît et l'offre ne suit pas.

Or, je veux rappeler ce que peut représenter le secteur du logement, dont le Président de la République a annoncé lors de la campagne électorale qu'il entendait le favoriser – certes, des gens étaient sourds à cette époque-là. Force est de constater qu'il est nécessaire de produire du logement, que le patrimoine existant – voulu, payé, réclamé par les pouvoirs publics pour répondre aux plus démunis, voire aux classes moyennes – doit faire l'objet de réhabilitations et qu'il est possible d'y réaliser des gains de productivité, notamment en termes d'économie thermique. Tout cela nécessite de faire travailler des entreprises, des salariés. Faut-il rappeler qu'à chaque fois qu'a été prise une mesure en faveur du logement, l'économie nationale y a gagné ? Vous savez que, sous le gouvernement de Lionel Jospin – je n'étais alors que le rapporteur spécial du budget du logement –, les entreprises du bâtiment ont toutes tenu les engagements pris par la profession, qu'il s'agisse de la lutte contre le travail au noir, de la création d'emplois ou des régularisations. Je ne jetterai pas la pierre à d'autres professions, mais l'un de nos excellents collègues a fait un rapport qui a éclairé la situation de certains secteurs ; je l'ai mesuré comme rapporteur du budget du tourisme.

Monsieur le ministre, on peut comprendre qu'un temps de réflexion soit nécessaire, que des choix cruciaux doivent être faits, mais ne vous trompez pas : faites un choix politique, stratégique, économique et social. À cet égard, le logement mérite une attention particulière. Si certains biens de consommation sont considérés comme étant de première nécessité, un toit est absolument essentiel pour démarrer ou repartir du bon pied dans la vie. Je vous demande donc de dépasser peut-être les mauvais conseils de votre entourage (Sourires sur les bancs du groupe UDI) et de regarder ce qui se passe dans votre ville, dans votre région. Écoutez la voix de la raison !

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