Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du 9 avril 2015 à 21h30
Modernisation du système de santé — Après l'article 29

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Juste un mot, monsieur le président : j’ai bien écouté ce qu’a dit notre collègue Touraine tout à l’heure, mais je n’ai pas été complètement convaincu ; il s’en doute ! Je ne suis pas persuadé que ce que je propose soit la meilleure voie mais le fait que l’internat régional ait été abandonné a causé, entre autres raisons, une aggravation de la désertification dans un certain nombre de régions – vous le savez très bien, mon cher collègue ! –, notamment dans des spécialités pour lesquelles ce trou est malheureusement de plus en plus grand, des générations de médecins partant en l’absence du renouvellement attendu.

Il existe un élément important de fidélisation à un territoire – le territoire où vous avez grandi, où vous avez fait vos études, où vous êtes allé au lycée et à la fac, et où vous avez passé votre concours. Une fois que vous êtes parti, vous ne revenez pas !

Une étude portant sur la région Centre et le Val de Loire, que je connais bien, a été réalisée. Elle ne concerne pas les médecins mais les élèves de terminale : une fois qu’ils sont partis – l’offre universitaire étant assez déficitaire comparée à d’autres régions de France –, ils ont des difficultés à revenir.

Si je me permets d’insister sur ce point, c’est que les étudiants ont la possibilité, Jean-Pierre Door l’a très bien dit, de passer par plusieurs régions, car vous pouvez ouvrir le choix comme vous le souhaitez. Il n’est pas nécessaire non plus de les cantonner à l’intérieur d’une région après avoir obtenu leur internat : il existait auparavant des possibilités d’échanges, qui étaient très fructueuses.

Je trouve vraiment dommage de se priver de cet argument, d’autant plus que, vous le savez très bien, monsieur Touraine, les possibilités de redoublement ne sont pas les mêmes en fonction de ce que décident les doyens – j’ai des exemples à vous donner, si vous le souhaitez. Ainsi, un étudiant souhaite suivre telle spécialité mais ne peut pas l’avoir parce qu’il s’est classé 2540e : c’est un échec terrible pour lui ! Il préfère donc redoubler et prendre des risques en repassant ce concours, sans même être sûr de parvenir à suivre la spécialité qu’il voulait embrasser.

Je vous demande donc de réfléchir et de ne pas balayer aussi rapidement cet argument. J’en ai beaucoup parlé avec les internes en médecine : c’est un sujet sur lequel ils demandent une discussion approfondie.

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