Intervention de Patrick Blasselle

Réunion du 26 mars 2015 à 11h00
Mission d'information commune sur la banque publique d'investissement, bpifrance

Patrick Blasselle, président du directoire d'Invest PME :

Les équipes de Bpifrance en région jouent vraiment le jeu : les dossiers sont tous examinés avec bienveillance, et quand la décision est prise de ne pas accorder la garantie de prêts bancaires à un projet, c'est dans la grande majorité des cas parce que ces dossiers souffrent de problèmes allant au-delà des simples difficultés conjoncturelles « rattrapables ».

Pour ce qui est de la notion d'investissement direct, je me garderai d'émettre un avis sur ce que devrait être la stratégie de Bpifrance. Les observations que j'ai faites sur le terrain me conduisent néanmoins à penser que le métier consistant à investir dans les entreprises en difficulté est avant tout un métier de proximité, je dirai même de complicité - au sens noble du terme – entre l'investisseur et le chef d'entreprise. L'investissement direct réalisé depuis Paris me semble très compliqué, même s'il peut exister des équipes spécialisées dans cette activité. Quant aux équipes régionales, bien qu'elles soient d'une grande qualité, en raison de leur nature généraliste, elles ne disposent pas des multiples compétences qu'exigerait l'investissement direct : ce sont avant tout des financiers, là où il faudrait qu'elles disposent d'une expérience d'entrepreneur aguerri. Investir dans les entreprises en difficulté, ce n'est pas le métier de la finance, à quelque échelle que ce soit.

En résumé, je n'ai rien contre l'idée de voir Bpifrance procéder à de l'investissement direct, mais j'estime que cela nécessiterait beaucoup de moyens humains et entraînerait beaucoup de risques et d'exposition. Je le dis clairement, il est sans doute plus facile d'être souscripteur d'un fonds dont l'équipe est exposée que d'être exposé en direct. En revanche, sans la BPI, les fonds de retournement et de consolidation ne peuvent pas exister. Il convient donc plutôt de renforcer les moyens de travailler avec les équipes régionales ou nationales afin de monter éventuellement des fonds de co-investissement – en investissement direct – destinés à produire un effet de levier au bénéfice d'équipes spécialisées et aguerries.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion