Intervention de André Garreta

Réunion du 25 mars 2015 à 13h30
Mission d'évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale

André Garreta, président de la CCI Bayonne Pays Basque :

Dans les rapports consacrés aux CCI, on ne parle que de budget, d'organisation et de schéma. Qu'en est-il du chef d'entreprise, de l'appui économique des entreprises, de l'emploi ? Avant de définir une organisation et un financement adaptés, il faut connaître l'activité de la chambre de commerce. Celle-ci remplit trois missions essentielles : l'appui et le développement économiques, la formation et, le cas échéant, la gestion d'équipements.

Les élus de la CCI Bayonne Pays Basque ont, dès le début de leur mandat, tracé des perspectives. Nous avons donc rédigé un cahier d'orientations stratégiques dans lequel nous exposons notre projet pour le Pays Basque et les moyens que nous entendons y consacrer.

Il nous a semblé que le premier axe important à développer était la proximité, car les entreprises ont besoin d'accompagnement. L'an dernier, nous avons ainsi accompagné 21 604 entreprises, de leur création à leur transmission en passant par leur développement, dont 1 315 créateurs d'entreprise. En quatre ans, nous avons créé quatre incubateurs de pépinières, dans lesquels nous avons investi nos fonds propres : la première, dédiée aux entreprises du numérique et adossée à notre école d'ingénieurs, ESTIA, a permis de créer 24 entreprises ; Olatu Leku, pépinière dédiée aux industries des sports de glisse, accueille 22 entreprises ; Technocité, dédiée aux startups de l'aéronautique, compte 15 entreprises ; LANAZIA, dédiée aux entreprises de l'e-commerce, accueille 19 entreprises. Nous avons donc su déployer des moyens adaptés aux besoins de l'activité actuelle.

Par ailleurs, nous accompagnons les entreprises dans le domaine de l'innovation ; l'an dernier, nous en avons sensibilisé plus de 580 et accompagné 514. Beaucoup d'entreprises accusant un certain retard au plan numérique, nous avons également financé des formations, de sorte que nous sommes aujourd'hui très performants dans ce domaine. Enfin, nous avons créé, avec notre école d'ingénieurs, « Les 24 heures de l'innovation » : 350 élèves ingénieurs ont une journée pour trouver une solution innovante à un projet soumis par 40 entreprises.

Au plan international, nous avons détecté 390 entreprises susceptibles d'exporter et nous en avons accompagné 160. La langue, les règles de droit, l'accueil, les rendez-vous en « B to B » sur site sont parfois des obstacles pour les chefs d'entreprise : à nous de les accompagner sur le terrain. Nous avons également créé une CCI transfrontalière, en mettant nos compétences en commun avec celles de la CCI de San Sebastian. Aujourd'hui, il faut en effet raisonner en fonction du bassin économique et non plus des frontières administratives. Nous avons ainsi permis à 157 entreprises du secteur de la sous-traitance industrielle de se rencontrer. Elles travaillent désormais en commun, des deux côtés de la Bidassoa, au lieu d'aller chercher, comme elles le faisaient auparavant, des compétences en Allemagne ou ailleurs. Ce faisant, elles ont amélioré leur chiffre d'affaires, et ont donc contribué à la création d'emplois.

Nous avons également créé six clusters consacrés à l'industrie des sports de glisse, au tourisme, à l'agro-alimentaire, à la santé, au bâtiment et au digital, ce qui nous permet de promouvoir, pour chaque entreprise, une démarche d'innovation et de mutualisation des moyens.

Par ailleurs, les entreprises de notre région accusant un retard important en matière de taux d'encadrement, nous avons décidé, il y a quinze ans, de créer une école d'ingénieurs. Celle-ci se classe aujourd'hui au trentième rang national sur 240. Le nombre des diplômés est passé de 24 élèves la première année à 190 aujourd'hui, et l'école forme actuellement 700 élèves ingénieurs ainsi que 185 élèves apprentis. Là encore, nous avons répondu à une demande des entreprises.

Enfin, nous gérons le port de Bayonne – qui est le neuvième port de commerce de France et le cinquième par le réseau ferré –, ainsi que le port de pêche de Saint-Jean-de-Luz, qui est le seul, en France, à bénéficier d'une triple certification : qualité, sécurité et environnement.

Il me paraissait important d'apporter ces précisions, car les rapports qui nous sont consacrés, je pense notamment à celui de l'inspection générale des finances, sont souvent à charge.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion