J'écoute mes collègues avec beaucoup d'intérêt, mais ils sont confrontés à des situations qui n'ont rien à voir avec celles que nous connaissons dans les CCI rurales.
Le bassin de vie auquel appartient la Corrèze a la particularité d'être localisé dans plusieurs régions – trois hier, deux aujourd'hui. Or le regroupement de CCI territoriales situées dans différentes régions pose problème. Le plus inquiétant, c'est que la diminution du nombre de nos collaborateurs ne nous permettra plus d'assurer l'accompagnement des entreprises en zone rurale. Une fois de plus, on porte un coup à l'aménagement du territoire. Certains territoires de Corrèze meurent faute d'activité ; si nous ne pouvons plus les aider, la situation empirera. Évidemment, nous ne serons plus en mesure d'accompagner des projets indispensables pour les territoires, comme nous l'avons fait avec l'autoroute A 89 qui traverse la Corrèze ou avec les aéroports, et nous nous trouverons dans l'obligation de couper les vivres aux structures dont nous finançons le fonctionnement. Qui payera ? D'ici à trois ans, on pourrait parfaitement imaginer que nous soyons en cessation de paiement, placés sous la tutelle de l'État.
Dans les territoires urbanisés, les CCI peuvent espérer se transformer en sociétés de services ; en zone rurale, ce sont des organes de service public qui ne peuvent pas se permettre de facturer la plupart de leurs prestations – cela nous arrive malgré tout, comme je vous l'ai indiqué la taxe ne représente que 60 % de nos ressources. Sans moyens financiers, nous ne pourrons plus agir.