Ma question s'adresse à Mme la ministre des affaires sociales et de la santé.
Élue d'un territoire rural, l'Aveyron, je constate au quotidien la dure réalité de l'accessibilité aux soins. Les chiffres sont éloquents : 30 % des généralistes partiront à la retraite d'ici cinq ans ; leur moyenne d'âge frôle les 54 ans. Il existe une très grande disparité entre les départements, mais aussi à l'intérieur des départements. C'est une vraie menace pour la médecine générale dans les dix ans qui viennent.
Face à ce problème de répartition territoriale, les gouvernements de droite successifs n'ont rien fait, ou si peu. Il en résulte une triple fracture : une fracture sociale, qui n'a pas été réduite mais au contraire aggravée par la droite ; une fracture sanitaire, qui fait que beaucoup de nos concitoyens renoncent aujourd'hui à se soigner ; une fracture territoriale, qui rend l'accès aux soins de plus en plus inégalitaire.
La loi HPST a manqué cruellement d'ambition en ce domaine. Face à ce renoncement, François Hollande a pris, lui, des engagements forts pour lutter contre les déserts médicaux : meilleure répartition des médecins ; création de pôles de santé de proximité ; délai maximum d'une demi-heure pour accéder à des soins d'urgence.
Je souligne au passage le rôle déterminant de nos hôpitaux de proximité dans cette prise en charge. Vous-même, madame la ministre, avez déclaré, lors de l'examen du PLFSS pour 2013, que le Gouvernement allait s'attaquer avec résolution aux déserts médicaux, sans contrainte ni pression.
Vous avez ajouté que tout n'avait pas été tenté en matière d'incitation. Aussi, madame la ministre, pouvez-vous nous dire quelles mesures vous comptez prendre pour rétablir une égalité médicale territoriale qui garantisse à chacun un égal accès aux soins ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)