Ma question s'adresse à Mme la ministre des droits des femmes. Le 6 mars 2011, le gouvernement précédent repoussait l'idée d'un ministère des droits des femmes de plein droit, au motif que tous les ministères devraient s'en préoccuper. En réunissant vendredi dernier le premier comité interministériel sur la question depuis douze ans, le Premier ministre a fait la démonstration que les deux approches n'étaient pas nécessairement contradictoires. Bien au contraire, votre ministère joue désormais un rôle déterminant pour impulser une dynamique collective et mobiliser l'ensemble du Gouvernement sur des objectifs communs.
Je salue l'ambition de la feuille de route adoptée à l'issue de ce comité interministériel. Au-delà de la nécessaire correction des inégalités femmes-hommes dans le monde professionnel ou en matière d'exposition aux violences, le Gouvernement entend en effet les prévenir à la racine, en s'attaquant à la formation des préjugés sexistes dans notre éducation et dans les représentations que notre société se donne d'elle-même.
Je pense en particulier aux médias et aux stéréotypes inégalitaires qu'ils véhiculent, notamment dans les mondes culturel et sportif. L'essentiel des lieux de culture sont toujours dirigés par des hommes – c'est le cas de 84 % des théâtres et de 89 % des institutions musicales –, tandis que les réalisatrices de cinéma sont sous-représentées dans l'accès aux subventions publiques, aux réseaux de diffusion ou à la programmation télévisée. De la même façon, comment ne pas s'étonner que le sport télévisé soit à 80 % masculin, lorsque les femmes représentent 50 % des licenciés et que nos athlètes féminines obtiennent des titres prestigieux ?
Ma question, madame la ministre, est donc la suivante : de quels leviers le Gouvernement dispose-t-il pour rééquilibrer ces représentations ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)