L’avis est défavorable si vous ne retirez pas votre amendement, madame la députée. On peut approuver son objectif mais il ne relève pas de l’ANSM : si celle-ci se prononce sur certains critères, elle n’a pas à se prononcer sur la méthode suivie pour les essais cliniques. Quant au débat de fond, soulevé par votre amendement précédent – la nécessité d’inciter à consacrer des essais cliniques aux femmes –, c’est là un objectif que nous partageons, comme l’a dit à l’instant M. Touraine.
La difficulté réside dans le fait qu’un certain nombre d’essais cliniques suppose un engagement dans la très longue durée qu’on ne peut pas exiger des femmes. Elles devraient par exemple ne pas tomber enceintes au cours de ces essais cliniques qui peuvent avoir des répercussions sur la santé de l’enfant à naître. Elles doivent sinon interrompre leur participation à l’essai, ce qui en accroît le coût. C’est pour cette raison que les entreprises s’engagent moins dans cette voie. Il faut donc arriver à trouver des solutions pour que les entreprises entreprennent malgré tout des essais cliniques destinés aux femmes en intégrant la nécessité de disposer de cohortes féminines plus importantes afin de faire face à cette réalité statistique : un certain nombre de femmes engagées dans ces essais seront amenées à les interrompre précocement pour cause de grossesse.