Intervention de Dominique Potier

Séance en hémicycle du 5 décembre 2012 à 15h00
Questions au gouvernement — Gaspillage alimentaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Potier :

Ma question s'adresse à M. le ministre délégué à l'agroalimentaire.

Un tiers de la production alimentaire mondiale est aujourd'hui gaspillé entre la fourche et la fourchette. La bonne nouvelle, c'est que la moitié peut être valorisée si nous changeons nos habitudes et si nous investissons intelligemment. C'est crucial, car nous serons neuf milliards d'êtres humains en 2050 et, pour paraphraser Edgar Pisani, « le monde aura besoin de toutes les ressources du monde pour se nourrir ».

Au Sud, c'est la capacité à transporter et stocker qui est la source principale des pertes après récolte. Oui, donc, à une aide au développement bien ciblée vers les infrastructures dans les grandes régions pour pallier les aléas climatiques et lutter contre la spéculation !

Ici, l'essentiel du gaspillage est lié aux excès de nos modes de consommation. Ma question porte sur le lien entre ce million de tonnes gaspillé et le souci partagé de l'équilibre alimentaire, qui peut être un facteur discriminant dès le plus jeune âge. Soixante ans après le verre de lait à l'école de Mendès France et avec un pouvoir d'achat quatre fois supérieur, n'est-il pas révoltant d'observer dans une classe d'âge les signes portés comme un mauvais héritage par des gamins issus de milieux sociaux fragilisés ?

Dans la restauration publique, nous pouvons éduquer et même corriger en partie les inégalités. Ici et là, des collectivités ont fait un pari ambitieux, celui d'une meilleure qualité, à coût égal pour les contribuables et les familles, par la réduction de la nourriture actuellement jetée dans les cantines.

Monsieur le ministre, pouvons-nous sortir des modèles économiques désinvoltes et redonner à tout un chacun le goût du repas ? Pouvons-nous, au coeur de cette crise, faire de l'alimentation une ambition commune de santé publique ? Au nom de l'intérêt général, l'État peut-il inciter les opérateurs locaux, publics ou privés, à ouvrir ce cercle vertueux : lutter contre le gaspillage alimentaire pour offrir à tous une restauration de qualité… (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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