J'émets une critique virulente contre cet amendement qui doit beaucoup à la vision très manichéenne de notre président : d'un côté, le monde pur et parfait de l'agriculture biologique, qui renvoie à l'Eden, et de l'autre, le monde perverti par la main de l'homme…
Mme Allain pose la question au bon niveau, en se référant aux grands principes de notre république, à savoir la liberté. Votre idée, sympathique au demeurant, pose problème. Vous créez en quelque sorte un droit opposable : une fois qu'une parcelle a été convertie en agriculture biologique, la certification deviendrait opposable aux tiers ou, à tout le moins, donnerait lieu à une compensation. Mais pourquoi alors ne pas envisager qu'elle devienne opposable également à celui qui a choisi de faire de l'agriculture biologique ? Je rejoins Mme Allain sur ce point. Un agriculteur dans la vallée de la Dordogne, qui a choisi de faire la noix bio, ne peut plus faire marche arrière lorsque le règlement dont le respect lui semblait à sa portée est modifié : il est obligé de faire du bio avec des contraintes nouvelles.
Monsieur le président, je vous demande de réfléchir avant de nous précipiter dans une voie qui risque d'être une impasse.