Nous en sommes, on l'a dit, au vingt et unième jour de grève. Le président de la commission a parlé d'inquiétude ; or c'est aussi de colère qu'il s'agit ici, celle des salariés, des auditeurs et, plus largement, des Français. Il faut donc, en urgence, sortir de la crise dont on connaît les origines. En effet, l'État n'a pas honoré sa signature : 87 millions d'euros prévus dans le COM 2010-2014 n'ont pas été versés pour la période 2012-2014. À cela s'ajoute le coût pharaonique des travaux dont on ignore s'ils seront un jour achevés. Les réformes d'organisation n'ont pas été conduites depuis de nombreuses années – inutile de faire allusion au rapport de la Cour des comptes, très clair à cet égard. Le dialogue social n'est pas poursuivi – nous avons rencontré l'intersyndicale et, manifestement, il reste des progrès à faire en la matière.
Le Gouvernement, dans ce contexte, joue au pompier pyromane : voir la ministre de la culture et de la communication se présenter comme un recours pour essayer de résoudre la crise alors que c'est ce même Gouvernement qui a coupé les budgets pourtant payés par les Français, tant par le biais de la contribution pour l'audiovisuel public qu'à travers la taxe TELCO, créée pour précisément financer l'audiovisuel public, c'est tout de même assez scandaleux.
Les Français paient pour l'audiovisuel public et il faut que cet argent aille à l'audiovisuel public. Nous n'en savons pas moins qu'à un moment où l'argent public se fait rare, tout le monde doit faire des efforts et aucune entreprise, fût-elle publique, ne doit être exemptée des efforts que nous demandons aux Français. Mais pour quelle réforme ? Votre projet, monsieur Gallet, est celui de votre présidence, peut-être celui que le CSA a validé mais pas celui avalisé ni par l'État ni par la représentation nationale. Nous attendons donc les propositions de l'État par rapport à ce COM car nous ne savons rien de ce qu'il attend pour la radio publique.
Que faire pour sortir de la crise ? La ministre de la culture et de la communication a déclaré lundi que l'État prévoyait une dotation en capital. Avez-vous des éléments précis en la matière ? Il est en effet évident qu'il faut, à brève échéance, sortir de l'ornière financière.
Ensuite, quelles pistes de réforme concrètes allez-vous proposer cet après-midi aux équipes de Radio France ? Il nous paraît important que la représentation nationale soit informée.
Par ailleurs, quelles décisions peuvent être prises pour reconsidérer la voilure du projet immobilier ?
Enfin, comment comptez-vous renouer le dialogue social avec les salariés de Radio France qui – j'ai rencontré nombre d'entre eux – sont d'accord pour faire des réformes, à condition que le cap soit clair ?