Intervention de Rudy Salles

Réunion du 8 avril 2015 à 9h30
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

La situation de blocage qui perdure à Radio France est dramatique puisque sa mission de service public, l'accès à l'information et à la culture sont mis à mal même si je n'irais pas jusqu'à déclarer, comme la ministre, que le service public a le monopole de l'information et de son décryptage. Dramatique aussi parce que cette grève enfonce une entreprise publique déjà fragilisée par la crise et que ce sont les contribuables qui en assumeront in fine les 3 millions d'euros de coût total.

Le plan stratégique que vous avez présenté revêt une importance vitale et doit, selon nous, répondre à trois impératifs pour que Radio France sorte de la crise.

Si Radio France entend assumer une véritable ambition et une véritable stratégie pour se développer, cela ne pourra pas se faire sans que l'entreprise n'adopte une véritable culture de gestion, comme le demande également la Cour des comptes dans son récent rapport. Que prévoit le plan en ce sens ? Dans un contexte budgétaire très dégradé, la radio publique ne pourra pas s'exonérer à l'avenir de mettre en oeuvre des gains de productivité, à l'image de ceux réalisés par France Télévisions ou France médias monde. À cet égard, vous avez précisé que les coûts différés des podcasts impliquaient un coût d'archivage, d'éditorialisation et de distribution pouvant justifier l'acquittement d'une contrepartie modeste. Défendez-vous toujours cette option ?

Par ailleurs, comptez-vous maintenir les mesures d'économies prévues initialement, qui passent notamment par les 300 à 380 départs volontaires ? Peuvent-elles faire l'objet d'un consensus avec les partenaires sociaux ?

Enfin, l'État et la direction de Radio France doivent s'accorder pour déterminer les conditions d'une sortie de crise mais aussi les réformes indispensables pour assurer la pérennité du service public de la radio. La situation de blocage, qui dure depuis maintenant trois semaines, illustre les insuffisances de la gouvernance des sociétés de l'audiovisuel public. Les présidents de ces sociétés sont dorénavant nommés par le CSA sur la base d'un projet stratégique, mais leurs moyens et leur feuille de route restent déterminés par le Gouvernement. Aussi l'attitude de la ministre est-elle surprenante : l'État actionnaire ne tient pas ses engagements budgétaires envers Radio France car ce sont plus de 87 millions d'euros qui manquent pour la période 2012-2014. Vos entretiens avec la ministre vous ont-ils convaincu que vous disposeriez à l'avenir d'une véritable autonomie managériale qui doit constituer un objectif indispensable à moyen terme ?

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