Bpifrance Financement recouvre trois grands métiers : l'aide à l'innovation, la garantie et le financement.
Dans le cadre de l'aide à l'innovation, nous intervenons sur des projets que les banques ne financent pas. Notre prise de risque est alors maximale et ne correspond en rien au modèle bancaire traditionnel puisque, statistiquement, Bpifrance est remboursé une fois sur deux. Bpifrance aide, dans ce cadre, des jeunes pousses ou, plus généralement, des entreprises qui ont des projets importants en recherche & développement. S'il est du rôle de Bpifrance d'assumer ces risques majeurs, elle ne peut le faire que si elle bénéficie elle-même de dotations publiques, notre expérience nous donnant la capacité de modéliser le risque. C'est parce que les dotations publiques sont adaptées à ces risques, que nous pouvons les prendre. Vous avez reçu mon collègue Paul-François Fournier : ce modèle était celui de l'ex-ANVAR. L'avance d'un euro est une subvention, celle de deux euros est une avance remboursable et celle de trois ou de quatre euros se fait dans le cadre d'un prêt à taux zéro. Nous ne demandons aucune contrepartie bancaire, puisque ces avances ne se font pas dans le cadre d'un cofinancement.
Notre deuxième métier est de garantir une banque pour des dossiers à risques, comme la création d'entreprise. Il n'est pas du tout anormal qu'une banque demande une garantie publique pour financer la création d'une entreprise. C'est cette garantie que nous apportons aux banques. Nous ne pouvons le faire que grâce aux dotations publiques que nous recevons. La valeur ajoutée de la Bpi provient de nos vingt-cinq années d'expérience qui nous permettent de modéliser et d'appréhender les risques : avec un euro, nous pouvons en garantir jusqu'à dix, voire quinze en fonction de la modélisation du risque. Cet effet de levier est, de plus, doublé par le financement bancaire puisque nous garantissons la banque à hauteur de 50 %. Si un euro de dotation publique garantit dix euros, cette garantie permet donc un prêt bancaire de vingt euros. On a, dans ce cas, l'effet de levier de un à vingt.
Notre troisième métier est le financement. Les prêts de développement, qui deviennent l'activité majeure de Bpifrance Financement, bénéficient d'un fonds de garantie, que j'ai déjà évoqué, alimenté par différents canaux. Ils nous permettent de financer des entreprises en phase, notamment, de gros investissement, en dehors du modèle bancaire classique. Aucune banque en effet ne pourrait accorder un crédit sur sept ans sans aucune garantie pour financer de l'immatériel. Notre modèle est celui de la banque publique, capable de prendre des risques plus importants que les autres banques.
Dans les années 1990, en période de crise très sévère pour les PME, la CEPME a pris des risques non modélisés et en l'absence de fonds de garantie, mais avec l'assurance d'être recapitalisée. Une telle pratique n'est plus possible aujourd'hui. Le modèle actuel est plus vertueux. Nous n'intervenons jamais seuls en matière de crédits d'investissement mais toujours en cofinancement avec une banque. Nous finançons sans garantie l'immatériel, tandis que la banque finance la part matérielle en prenant une garantie.