Intervention de Jocelyne de Montaignac

Réunion du 2 avril 2015 à 10h00
Mission d'information commune sur la banque publique d'investissement, bpifrance

Jocelyne de Montaignac, administratrice du CNCCEF :

Les entreprises ne sont pas exclues de cette table ronde puisque j'en représente plus de 4 000 ! Volontaires déployés dans ces entreprises présentes dans 146 pays, les conseillers du commerce extérieur (CCE) forment un réseau puissant qu'un changement de gouvernance rend aujourd'hui plus moderne et plus dynamique. Issus du monde de l'entreprise, experts et praticiens passionnés du commerce extérieur qu'ils connaissent tous parfaitement et qu'ils pratiquent tous les jours, les CCE remplissent plusieurs missions.

Pour commencer, ils assurent une mission de conseil, à l'international et en France, qui concerne essentiellement des PME et des ETI membres de notre réseau ou rencontrées en régions ou à l'étranger. La première fois que je suis allée en Lybie, en 1988, j'ai été accueillie par un CCE ; en arrivant dans un pays difficile dont on ne connaît ni les coutumes, ni les difficultés politiques, ni les problèmes de sécurité, on apprécie que quelqu'un vous décrypte le contexte. C'est le rôle de chacun d'entre nous au quotidien à l'étranger. En France, nous dirigeons les PME et les ETI vers Bpifrance et les autres acteurs ici présents, et les aidons à s'orienter dans ce maquis en cours de simplification, à prospecter les marchés et à structurer leurs actions internationales.

Nous avons également une mission d'accompagnement par le parrainage d'entreprises. Nous soutenons le développement du VIE – institution éminemment utile qui permet aux jeunes de découvrir l'étranger et de devenir progressivement eux-mêmes des acteurs. Nous menons enfin des actions de formation auprès des BTS et des écoles de commerce en matière de commerce international.

Si notre rôle est important, c'est que nous arrivons réellement à toucher les PME. Comme l'a souligné M. Viprey, c'est le soutien de ces entreprises – et non celui d'EADS ou d'Alstom, fort bien accompagnés – qui pose problème en matière de commerce extérieur. À cet égard, l'action de Bpifrance est très intéressante. Il y a une vingtaine d'années, la Banque française du commerce extérieur (BFCE) comme les banques ordinaires soutenaient les exportateurs ; disposant désormais de moins de moyens et de temps, les banques ont quelque peu abandonné ce rôle de conseil et de soutien, et il faut que d'autres acteurs y suppléent. C'est ainsi que nous tenons la main des primo-exportateurs ou des exportateurs de petite taille pour leur expliquer comment procéder pour ne pas se perdre dans un pays, pour structurer leur organisation et se faire payer, beaucoup de PME n'ayant pas conscience des risques dans ce domaine. Les crédits fournisseurs et les crédits acheteurs de petite taille, actuellement redéveloppés par Bpifrance, représentent à cet égard des outils très utiles. Nous nous félicitons de la multiplication des pistes intéressantes et de la dynamique que l'on sent se créer. L'organisation actuelle de Bpifrance nous satisfait, mais il faut continuer à avancer Il faut repenser complètement l'organisation de la COFACE dont l'action ne doit pas être réservée à une dizaine, une vingtaine ou une centaine d'entreprises. Pour arriver à porter le commerce extérieur, essayons de copier nos amis allemands ou italiens qui arrivent beaucoup mieux à faire bouger les choses en profondeur. Nous sommes sur la bonne voie et le CNCCEF tient à soutenir la réflexion et à s'en faire le relais sur le terrain auprès des entreprises.

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