Pour les banques, les produits structurés répondaient à deux objectifs.
Le premier était de créer davantage de rémunération. Le marché du secteur public local au sens large est peu rémunérateur du fait de la règle de dépôts des fonds au Trésor, alors que la « bancarisation », c'est-à-dire la gestion des flux, est le nerf de la guerre pour les banques. Au surplus, la concurrence avait fait baisser les marges sur les crédits standards à des niveaux très bas. Par conséquent, des produits complexes, avec de l'ingénierie financière, assuraient de facto davantage de rémunération.
Ensuite, le second objectif était d'avoir la « mainmise » sur les encours. Il était très difficile, voire impossible aux clients de sortir d'un encours en produit structuré – des produits indexés sur le franc suisse, notamment. En fait, les banques avaient des politiques de restructuration quasiment tous les six mois, ce qui permettait de rechercher à nouveau de la rentabilité sur un encours déjà existant.
Cela explique l'impact commercial très important de ces produits. On peut même dire que cette offre a créé sa demande : un taux facial faible pouvait rencontrer une demande en raison des plans d'investissement très importants et de la nécessité de chercher des marges de manoeuvre.