Monsieur le président, mes chers collègues, ma question s’adresse à M. Bernard Cazeneuve.
Monsieur le ministre, un nouveau drame s’est produit en Méditerranée, causant la mort de plus de 400 personnes fuyant la guerre et la misère pour rejoindre l’Europe. Déjà, avec le drame de Lampedusa, l’année dernière s’était illustrée par un épouvantable record : plus de 3 500 morts dans ces terribles naufrages à mettre au compte d’épouvantables naufrageurs.
La Méditerranée est devenue la voie migratoire la plus dangereuse au monde, et l’Europe ne pense qu’à fermer ses frontières ! Est-ce digne d’elle ?
Le rapport 2014 d’Amnesty international l’a montré, jamais le nombre d’individus fuyant les conflits et l’instabilité n’a été aussi élevé ; et ce sont les pays frontaliers qui assument la plus grande part de l’accueil des populations civiles.
La Turquie a accueilli près d’un million de réfugiés syriens, quand la France a répondu à l’appel du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés – HCR – de 2013 en s’engageant à en accueillir 500 ! Le Conseil de l’Europe a d’ailleurs épinglé notre pays, qui se situe au dernier rang européen.
Pourtant, la solidarité vis-à-vis des civils pris au piège est aussi un des piliers de notre propre sécurité.
L’opération de sauvetage Mare Nostrum, conduite par les Italiens, a permis de sauver des vies sans créer d’appel d’air. Preuve en est que depuis la fin de l’opération, le nombre de départs continue d’augmenter.
La difficulté d’accès aux procédures d’asile aux frontières extérieures terrestres de l’Union européenne, notamment en Hongrie et en Bulgarie, pousse ces désespérés à la dangereuse traversée de la Méditerranée pour tenter de trouver protection.
Nous ne pouvons pas abandonner les pays limitrophes comme l’Italie, la Grèce et l’Espagne en les laissant agir seuls.
Monsieur le ministre, devant ces drames humains à répétition, entendez-vous soutenir auprès des autres États membres la mise en place d’une opération européenne de recherche et de sauvetage en Méditerranée ? Et quelles mesures de soutien d’urgence aux pays limitrophes pouvez-vous engager ?