Le contexte n'a pas changé : les événements récents montrent que nous faisons toujours face à l'urgence climatique, et cette préoccupation – d'autant plus cruciale dans la perspective de la COP21 – doit figurer parmi nos objectifs. La vocation de ce projet de loi est de donner à la France la capacité de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et de devenir plus performante en matière d'énergies renouvelables et plus économe. Le nouveau paradigme de la croissance verte amène à repenser l'économie afin de réduire l'impact de la consommation énergétique tant sur l'environnement que sur le porte-monnaie de nos concitoyens et d'améliorer notre compétitivité.
Le texte a pour sa part évolué. Il a d'abord profité du travail de co-construction à l'Assemblée nationale, et je tiens à remercier les rapporteurs qui ont nourri notre réflexion par les résultats des auditions et des rencontres qu'ils ont organisées, ainsi que les parlementaires – notamment ceux du groupe SRC – qui ont fait voter nombre d'amendements importants. Le Sénat a également contribué à ce travail de co-construction en enrichissant le texte. Les débats sur la transition énergétique, organisés depuis deux ans à l'échelle nationale et en régions, ont permis d'aboutir à cette nouvelle version qui reste un texte d'équilibre, conforme à la volonté de Mme la ministre – exprimée dans le concept de mix énergétique – de ne pas opposer les énergies les unes aux autres.
Enfin, les prétextes pour s'opposer à ce projet de loi n'ont pas varié. Certains ont prétendu que ce texte annonçait la fin du nucléaire en France, alors que l'idée du mix énergétique consiste au contraire à conserver une part non négligeable du nucléaire tout en développant fortement les énergies renouvelables. Les arguments caricaturaux développés à propos de l'hydroélectrique sont eux aussi vite contrariés par la réalité : le modèle défendu par la loi – inspiré par le rapport de Mme Marie-Noëlle Battistel – apparaît équilibré et permet à la puissance publique d'être au rendez-vous de la transition énergétique tout en tenant compte des contraintes. Enfin, contrairement à ce que prétendent certains, le texte n'est en rien anti-économique et répond aux attentes de nombre d'industriels et de porteurs de projets qui souhaitent nous voir doter la France de leviers nécessaires au développement de la croissance verte. N'oublions pas que beaucoup de mesures figurant dans ce texte représentent des emplois et du pouvoir d'achat pour nos concitoyens qui voient dans la transition énergétique non seulement un essor des énergies renouvelables, mais surtout le moyen, à travers les économies d'énergie, d'économiser de l'argent.