Intervention de Michel Winock

Réunion du 10 avril 2015 à 9h00
Groupe de travail sur l'avenir des institutions

Michel Winock, président :

Il fallait en effet entendre : « Ce n'est pas la même chose que le scrutin d'arrondissement. »

Je reviendrai sur une question de méthode : ce n'est pas la première fois qu'un de nos invités fait des comparaisons avec les autres pays pour montrer à quel point nous, Français, sommes complètement marginaux ; or je pense que la comparaison se heurte à des limites. Il y a en effet, et du reste vous l'avez vous-même souligné, une idiosyncrasie nationale à cause de laquelle les Français ne sont pas les Allemands.

Vous avez déclaré que la France avait « trop d'extrêmes ». C'est une réalité historique que tente précisément de résoudre le scrutin uninominal – ce qui ne signifie pas qu'il est le scrutin de mon choix : mon siège n'est pas fait, car les modes de scrutins majoritaire et proportionnel ont leurs avantages et leurs inconvénients.

Un dernier mot sur la question de la morale : le scrutin proportionnel est évidemment plus moral puisqu'il est plus juste ; mais la plus grande immoralité, le plus grand manque de justice, n'est-ce pas l'ingouvernabilité, l'instabilité ? Il y a une dizaine d'années, des amis italiens me disaient : « Vous, au moins, en France, vous avez une machine politique qui marche. »

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